La mission méconnue de sage-femme

Nahida Jabak

Photojournalisme

En apparence simples, les soins autour de la grossesse et de la naissance que la sage-femme assure ne se limitent pas au suivi médical. Nous avons passé un mois avec Donatienne Roels, sage-femme indépendante assermentée. Durant la journée, c’est la course contre la montre, elle fait des tâches différentes dans des endroits multiples. Donatienne est toujours en mouvement. Elle accueille des couples à la clinique pour des soins prénatals, visite un autre couple chez eux pour des soins postnataux et elle réalise l’accouchement naturel en toute autonomie ou assiste le gynécologue au cocon ou à l’hôpital.

Donatienne Roels possède toutes les compétences de la sage-femme. Cependant, elle se distingue des autres sage-femmes parce qu’elle a de multiples casquettes. En effet, en addition au parcours ordinaire de sage-femme, Donatienne est formée à la préparation à la naissance affective (haptonomie) et à la préparation à la naissance en pleine conscience. Aussi, Donatienne a suivi des formations en spinning babies, en Rebozo et en deuil périnatal. Selon elle, rares sont les sage-femmes qui ont toutes ces compétences.

Donatienne travaille pour l’ASBL Naissantiel où elle accueille des couples ou bien des femmes enceintes pour les soins prénatals. Parfois, elle les reçoit chez elle, où elle a aménagé convenablement une pièce pour les consultations. Elle sait bien que les sage-femmes dans les hôpitaux ont une charge de travail importante et de mauvais salaires. Mais ce n’est pas son cas. Donatienne planifie son travail et choisit d’avoir des mois chargés et d’autres moins, ce qui lui permet de concilier vie professionnelle et vie privée, avoir des vacances et s’occuper de sa famille : ses trois filles, son compagnon et ses deux chats.

Cette carrière de sage-femme, Donatienne l’a décidée à l’âge adulte. Après avoir été monteuse dans les médias, elle s’est réorientée professionnellement pour devenir sage-femme, tellement passionnée par ce métier qu’elle pratique depuis 5 ans. "Ce que j’aime le plus dans ce métier c’est la compétence psycho-sociale et environnementale de ma profession pour accompagner les couples dans ces processus de naissance et de parentalité. Je me base sur ma compétence médicale pour les accompagner au mieux." explique Donatienne.

Pour Donatienne, la profession est stéréotypée. En effet, en Belgique, selon les statistiques de 2019, sur les 8’416 sage-femmes actives, seuls 99 sont des hommes. Ces soignants de première ligne exercent un métier qui, selon Donatienne, est "une profession joyeuse car on participe à la naissance. Cependant, elle exige empathie, écoute et bienveillance."