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Avoir ses premières règles en 2019 : brisons les tabous

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Avoir ses premières règles en 2019 : brisons les tabous

Avoir ses premières règles en 2019 : brisons les tabous

Publié le 16-05-2019 par
Chapitre 1 : l’expérience de la ménarche

Expérience ordinaire pour certaines, surprenante ou frustrante pour d’autres, les premières menstruations constituent un événement parfois sacralisé. Combien de jeunes filles n’entendent pas cette phrase, encore aujourd’hui : « tu deviens une femme maintenant ! ». Dans l’imaginaire collectif, les premières règles, signe de fécondité et de maturité, impliquent effectivement un changement de statut. Comme le dit la sociologue française Aurélia Mardon dans son article « Honte et dégoût dans la fabrication du féminin », aujourd’hui, les normes et les pratiques éducatives encouragent les filles à se réjouir de l’apparition de leurs règles et à en être fières.

Cécile Vanderpelen, historienne spécialisée en histoire de la sexualité, du genre et des femmes, explique : « Les menstrues, c’est la norme. Concernant les femmes, les sociétés aiment voir l’évolution de leur corps, et donc l’évolution de leur statut. Et les règles, c’est le passage à l’âge adulte, c’est le passage au statut éventuellement d’épouse ou de mère. Et c’est ce que valorisent la plupart des sociétés, qui sont souvent très natalistes car on a besoin de se reproduire ». Ce changement de statut est alors célébré dans certaines familles par l’organisation d’une fête, d’un repas ou par l’achat d’un cadeau.

 

Cécile Vanderpelen étudie l’évolution de la représentation des femmes à travers les siècles.

 

Mais cette idée d’accession au statut de femme pose question. La ménarche – période des premières menstruations – survient de plus en plus tôt. En 1750, les premières règles arrivaient vers l’âge de 16 ans. Deux siècles plus tard, elles apparaissaient vers l’âge de 12 ans. Cette évolution a été confirmée au début des années 2000. Les jeunes filles étaient alors généralement réglées pour la première fois vers 12 ans. Cet âge peut évidemment varier de 9 ans à 15 ans. Alors, lorsqu’on a ses règles à l’âge de 10 ans, comment considérer cette étape ? Que signifie « être une femme » ? Pour Cécile Vanderpelen, c’est une question de définition : « C’est tout le problème de faire des classes d’âge. L’idée de parler d’enfance, d’adolescence, d’âge adulte, c’est très neuf. Donc quand on creuse un peu, ces classes ne tiennent pas la route ».

La gynécologue du Planning familial Rosa de Bruxelles estime également que cette idée est à déconstruire. « Ce ne sont pas les règles qui font que l’on est une fille, une femme. C’est plus complexe que cela », dit-elle. Concernant l’âge d’apparition des premières menstruations, la gynécologue explique que ce sont surtout les mamans des jeunes filles qui s’inquiètent. « Les mamans préparent des petites trousses, des lingettes humides, elles préparent ça comme un petit kit à placer dans le cartable. Comme ça, les filles sont prêtes si ça arrive à l’école. Mais ce petit kit, elles le gardent parfois pendant trois ans dans leur cartable avant d’en avoir besoin », ajoute-t-elle.

Tout en enseignant aux filles qu’il ne faut pas avoir honte des menstruations, les mères poussent donc souvent les adolescentes à surveiller l’arrivée de leurs règles et s’assurent qu’elles disposent de protections hygiéniques en permanence, pour prévenir toute trace de sang. Cette transmission des normes d’hygiène peut être comprise, d’après la sociologue française Aurélia Mardon, comme une tentative de renforcement du contrôle des parents. Avec quelles conséquences pour les jeunes filles ? Certaines intériorisent un « devoir d’autocontrôle » concernant leurs menstruations, qui peut causer une certaine angoisse chez elles, ou un mécontentement lors de l’arrivée des premières règles.

Une jeune femme raconte son expérience :

« J’ai eu mes règles entre 12 et 13 ans. Je ne l’ai vraiment pas bien vécu. J’ai pleuré d’ailleurs. On dit souvent que quand on le vit mal, c’est parce qu’on a été mal préparée. Pourtant, ce n’était pas mon cas. Mais je n’ai pas accepté ce qui m’arrivait, je n’étais pas à l’aise avec la question… Et puis, je faisais beaucoup de sport à l’époque, du football et du judo principalement. Je ne vous parle même pas de la crainte de salir mon judogi… J’ai eu l’impression que ma vie devenait très compliquée, que je devais toujours faire attention de ne jamais avoir de tache, j’avais tellement peur qu’on se moque de moi… Pour moi, c’était une grosse responsabilité à endosser ».

D’autres femmes se souviennent de leurs premières règles :

 

 

Si une majorité des jeunes femmes interrogées parlent de leur première expérience sans aucune gêne, d’autres expriment clairement leur malaise face à ce sujet. Les menstruations ne sont plus taboues aujourd’hui ? À nuancer !

 

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Chapitre 2 : (dé)construction des tabous

Les tabous qui entourent les menstruations ne datent pas d’hier. L’idée selon laquelle le sang menstruel est sale, honteux et menaçant était déjà présente durant l’Antiquité. Aujourd’hui, évidemment, certaines choses ont évolué : des publicités pour serviettes hygiéniques montrent du sang rouge à la place du traditionnel liquide bleu, des clips vidéo abordent le sujet des menstruations de façon décomplexée… Pourtant, au quotidien, les menstruations restent parfois un sujet difficile à aborder, notamment parmi les jeunes filles. Les clichés et représentations négatives sur les règles sont effectivement tenaces… même en Occident. En 2018, par exemple, le Conseil audiovisuel français avait refusé de diffuser à la télévision la publicité de la marque Nana exposant du sang rouge sur une serviette hygiénique.

 

« Quelle que soit la société qu’on observe, les menstrues posent problème. Parce qu’elles évoquent les sécrétions du corps. Et ces sécrétions, dans la plupart des cas – sauf la semence masculine – c’est vu comme quelque chose de polluant, de sale. Historiquement, les menstruations ont toujours été un argument majeur pour justifier les discriminations envers les femmes », explique Cécile Vanderpelen.

 

L’historienne ajoute : « Pendant des siècles, on ne touchait pas une femme menstruée. Il faut dire que dans la plupart des cas, le sang n’évoque rien de positif. Mais par contre, il existe une certaine fascination à l’égard du corps des femmes qui change. C’est ce qu’on observe dans les écrits historiques parce que, dans la plupart des cas, les auteurs sont des hommes, et des hommes hétérosexuels. Donc on se focalise sur le corps des femmes, alors qu’il y a tout autant de changements et de différences concernant le corps des hommes ».

Ces changements que connaissent les filles et les garçons à la puberté, l’infirmière Candice Vasteels les explique aux élèves de sixième primaire de plusieurs écoles bruxelloises. Le Service de Promotion de la Santé à l’École (SPSE) organise des animations, durant lesquelles différents thèmes sont abordés pour évoquer les transformations du corps, et notamment les menstruations. « On explique d’abord aux filles comment elles sont faites, on explique qu’elles ont un utérus et des ovaires, et donc ce qui se passe à la puberté. On utilise toujours les vrais mots anatomiques, mais on essaie de rendre les choses simples à comprendre. Et à partir du moment où on leur explique, les menstruations leur apparaissent rarement comme quelque chose de sale », indique Candice Vasteels. Lorsqu’elle aborde le sujet des règles avec les garçons, l’infirmière insiste beaucoup sur la notion de respect : « On leur dit que s’ils voient une fille qui a une tache sur son pantalon, il faut être respectueux ».

Candice Vasteels estime qu’il est important de commencer à parler de ces thématiques dès la sixième primaire, voire même avant. « C’est vraiment à 11 ans, au démarrage de tous ces changements, que les enfants ont besoin de savoir ce qui va se passer au niveau de leur corps et pourquoi. C’est important aussi qu’il n’y ait plus des filles qui soient réglées alors qu’elles ne savent même pas ce que c’est », explique-t-elle. L’infirmière informe donc les filles sur la réalité des règles (douleurs, irrégularité, etc.), mais toujours en dédramatisant la situation et en déconstruisant les idées reçues.

 

Plus tard, en deuxième secondaire, les élèves étudient également la thématique des menstruations en cours de biologie. Lorraine Dekeyzer, professeure de sciences dans une école secondaire bruxelloise, explique qu’elle aborde cette matière avec une approche très scientifique, mais toujours avec « un vocabulaire adapté » : « J’explique aux élèves que ça fait partie de la nature et que ça n’a rien de sale. Pour moi, la clé, c’est de toujours revenir au scientifique et de dédramatiser la chose, pas d’en rire, mais de ne pas être trop sérieux non plus. J’estime que c’est un sujet qu’ils doivent entendre ».

 

Contrairement à d’autres professeurs, Lorraine Dekeyzer aborde la thématique des menstruations sans gêne et de façon détendue. 

 

En ce qui concerne la réaction des élèves, Lorraine Dekeyzer explique : « Quand il y a des garçons, c’est vrai que ça peut être plus compliqué d’expliquer les cycles menstruels, les filles peuvent être gênées… Mais je n’ai jamais eu le cas d’un garçon qui dit que les règles sont dégoûtantes. Je pense qu’ils comprennent le côté scientifique de la chose et donc ça aide à normaliser ».

Briser le silence, informer sur la normalité des menstruations permet donc – bien souvent – d’éviter moqueries, préjugés et craintes concernant les premières règles.

 

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Chapitre 3 : Protections hygiéniques, quels prix et quels dangers ?

Quand les premières règles arrivent, des frais supplémentaires sont à prévoir tous les mois. Et les protège-slips, serviettes et tampons, ça a un coût. En Belgique, jusqu’en 2018, les protections hygiéniques étaient taxées à 21%. Une taxe remise en question par des consommatrices qui considéraient ces produits comme des biens de première nécessité. La Chambre a alors approuvé le 19 juillet 2018 un projet de loi qui diminue la taxe sur les protections hygiéniques intimes. La taxation de ces produits est donc passée de 21 à 6%. Ce changement avait déjà été entamé en France avant d’atteindre la Belgique : en 2015, la taxation était passée de 20 à 5,5% chez nos voisins français.

Les autorités françaises ont pourtant remarqué que la baisse de la TVA n’a pas eu d’impact sur le prix d’achat des protections périodiques, puisque les marques en ont profité pour augmenter leurs marges. Les femmes dépensaient donc toujours autant d’argent. Aujourd’hui, en Belgique, les femmes dépensent toujours entre 5 et 7 euros par mois pour s’équiper de protections hygiéniques.

comparatif des prix
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Au-delà de l’aspect économique, certaines femmes s’inquiètent de la composition des protections hygiéniques. En 2018, l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport sur la sécurité des produits de protection intime dans lequel elle met en garde contre le risque du syndrome de choc toxique et identifie les substances chimiques préoccupantes qui composent les produits d’hygiène menstruelle. Le graphique ci-dessous expose le nombre (non exhaustif) de produits toxiques présents dans chaque protection périodique.

 

produits toxiques
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Attention : les pourcentages des différents composants ne sont pas indiqués dans le rapport de l’Anses.

Actuellement, il n’existe aucune réglementation concernant la composition et la fabrication des produits d’hygiène menstruelle. Ce manque de transparence peut avoir des conséquences pour certaines femmes, notamment celles qui souffrent d’allergies. Pour contrer ces substances chimiques contenues dans les protections hygiéniques, des alternatives existent. La cup est une première possibilité. Cette petite coupe en silicone se place comme un tampon mais elle est réutilisable et ne doit pas être remplacée avant plusieurs années. Certains considèrent qu’elle est aussi toxique qu’un tampon ou qu’une serviette classique, d’autres pensent le contraire. Des études sont actuellement en cours pour déterminer les risques de la cup.  

Il existe d’autres solutions, comme les tampons et serviettes biologiques qui ne contiennent, normalement, pas de pesticides ni de substances toxiques. Des sous-vêtements menstruels lavables font aussi partie des alternatives qui se veulent moins polluantes et plus respectueuses de l’environnement.

Certaines femmes ont décidé d’utiliser une tout autre méthode : le flux instinctif libre. Cette pratique implique de se passer totalement de protections périodiques et de se retenir comme on le fait avec notre vessie. Nathalie Bosquet, 43 ans, pratique le flux instinctif libre depuis huit ans. Elle l’apprend maintenant à sa fille de dix ans, même si elle n’a pas encore eu ses premières règles : « Ma fille a été élevée dans le fait que moi j’évacue mon sang, elle sait ça. Je la conscientise sur le fait qu’elle sera aussi capable d’aller les évacuer comme un autre besoin », dit-elle. Pour Nathalie, cette technique est libératrice : « Je voulais me reconnecter avec mon corps, revenir à une écoute de mon corps ». Comme elle, de plus en plus de femmes sont aujourd’hui tentées de sauter le pas et de se débarrasser de leurs protections périodiques.

Pour les plus jeunes, ces alternatives peuvent sembler intimidantes. Dans les écoles et les manuels éducatifs, on n’évoque généralement pas d’autres protections que le tampon et la serviette. Même si ce n’est pas pour tout de suite, il est important de savoir qu’il existe d’autres solutions. Chaque femme est différente et devrait pouvoir choisir le produit ou la technique qui lui convient le mieux.

 

Lire aussi : Ensemble, nous avons fait baisser les prix des protections hygiéniques

Lira aussi : Les protections périodiques d’hier à aujourd’hui

 

Chapitre 4 : Les règles sur les réseaux sociaux

Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés pour tenter de briser le tabou des menstruations. À côté des campagnes réalisées par des ONG ou des marques, des vidéos circulent sur YouTube pour banaliser cet événement qui survient (normalement) tous les mois. Humoristiques ou pédagogiques, ces vidéos tentent de déconstruire les idées reçues autour des règles, d’offrir quelques conseils aux filles et aux femmes, de dédramatiser et de rire de certaines situations… Parfois, elles permettent aussi de simplement partager des expériences. Une manière d’informer les plus jeunes, de façon plus visuelle et ludique.

 

Justine, 12 ans, explique :

« Je regarde beaucoup de vidéos sur YouTube, et il y en a plusieurs qui parlent des règles. Même si ma maman m’en avait parlé avant, j’ai trouvé ça chouette de pouvoir apprendre des choses sur les règles grâce à YouTube. Ça répond à des questions qu’on se pose ».

 

Céline, 22 ans, regrette ne pas avoir eu accès à ce genre de contenu lorsqu’elle a eu ses premières règles :

« J’aurais aimé pouvoir m’informer plus facilement à cette époque. Mais ce genre de vidéos, même aujourd’hui, ça reste important pour moi. C’est rassurant d’entendre des femmes rappeler qu’il n’y a pas de raison d’avoir honte. Et je trouve que c’est intéressant aussi de découvrir des témoignages de femmes qui utilisent des méthodes alternatives aux tampons et aux serviettes par exemple. Tous les sujets peuvent être abordés, et c’est ça qui est génial ! ».

 

YouTube n’est pas la seule plateforme qui participe à la levée des tabous. Instagram joue également un rôle important dans la valorisation des menstruations. En avril 2019, la YouTubeuse Shera Kerienski a notamment posté un message fort sur son compte Instagram, en publiant une photo d’elle avec un pantalon blanc taché de sang.

 

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Comme je dis souvent, on dit qu’une image vaut mille mots, mais j’ai quand même envie de parler Vous connaissez mon engagement au sujet des menstruations, de sa précarité et des tabous autour de ce sujet. Aujourd’hui en une photo j’ai décidé de briser tout les TABOUS autour de nos règles C’est quelque chose que nous vivons ou avons toutes vécu chaque mois, qui est naturel, que nous ne choisissons pas. Les règles peuvent nous rendre malade pendant plusieurs jours, sont parfois douloureuses, sont inconfortables, ont un COÛT que beaucoup négligent Nous avons toutes déjà eu honte de tacher notre pantalon de cette jolie couleur rouge, nous avons toutes déjà subit des réflexions débiles du style « Oh t’es relou t’as tes règles ou quoi? » « Ah beurk les règles c’est DEGUEU » Et bien je dis STOP Je suis fière d’avoir mes règles, mes règles sont belles, sont naturels et marquent l’étape de fille à femme ou future mère selon les envies et c’est ce qui est aussi merveilleux Soyez fière d’avoir vos règles, aimez-vous et aimez vos menstruations Photo par ma @head_shot_fr merci vraiment Je vous aime !

Une publication partagée par (@shera) le

 

L’objectif : prouver aux femmes qu’il ne faut pas avoir honte des règles, et les inciter à en être fières. L’influenceuse touche une communauté assez variée, qui comprend parfois de jeunes adolescentes. Publier ce genre de contenu participe donc à une volonté d’éducation et d’information, qui a été saluée par un grand nombre d’utilisateurs. Sa publication comptabilise en effet plus de 321 000 likes, un record pour la jeune femme.

Mais Instagram n’a pas toujours été si tolérant. En 2015, le réseau social avait censuré une photo de la poète féministe Rupi Kaur, qui montrait elle aussi une tache de sang, estimant qu’elle enfreignait son règlement communautaire. Les règles deviennent-elles aujourd’hui plus acceptables ? On remarque en tout cas l’apparition de nombreux comptes Instagram entièrement dédiés aux règles : “28 jours”, “spmtamère”, “coup de sang” et “cyclique” du côté francophone notamment, “periodmovement”et “happyperiod” du côté anglophone. Certains comptes comme “coup de sang” rassemblent des témoignages de personnes menstruées et encouragent les échanges dans les commentaires.

Instagram facilite donc l’information entre les femmes, mais la plateforme permet aussi d’organiser des mouvements. En mai 2019, le compte français “çavasaigner” a appelé les femmes à “tacher la France” pendant une journée, celle du 15 juin, pour dire stop à la précarité menstruelle. Une invitation qui rappelle l’action de la militante française Irene. En février 2019, la jeune femme s’était baladée à Paris sans protection hygiénique pour montrer ce qu’il se passerait si les femmes ne pouvaient plus s’en procurer.  

 

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RÉVOLUTION SE CONJUGUE AU FÉMININ Aujourd’hui, vendredi premier février 2019, mon sang a coulé dans Paris. Car il était temps de remettre les choses au clair : quoi que vous pensiez, nous avons le dernier mot. Nous avons le pouvoir de décision. Vous avez beau ne pas vouloir payer pour nos protections, vous avez beau trouver ma performance inutile, sale, ignoble, vous ne pourrez pas empêcher nos flux se libérer. Nous payons le prix de l’oppression, le prix de la mysoginie, le prix des inégalités, vous n’allez quand même pas croire que nous allons en plus payer pour foutre du chlore dans nos chattes pendant que vous continuez de stigmatiser et diaboliser notre sang, nos poils et notre merde. Aujourd’hui, j’ai laissé couler mon sang pendant 12h et j’ai réalisé à quel point cela ne m’a demandé aucun effort, aucun courage, aucune force. Ma journée a été d’une normalité ahurissante, ce qui, j’espère, vous fera trembler de peur. Car oui, contrairement à ce que les pubs de tampons montrent, avoir ses règles est banale, normal, quotidien. La moitié de la population les a. Ainsi, vous qui nous voulez complexées, ignorantes de notre propre nature et silencieuses, vous qui nous voulez dans la précarité économique, subissez notre nature, notre rage et notre détermination. Je ne perdrai pas une seule seconde à débattre. Je ne demande pas la prise en charge des protections périodiques réutilisables (dans la mesure du possible) pour toutes les personnes menstruées. Je l’exige. Vous n’êtes pas d’accord ? Je tâche. Le sang coule et le sexisme tâche. LA RÉVOLUTION EST FÉMINISTE Photo : @eliz_za1 Merci à @lafloredumal , à @cdelastreet et l’équipe de @madandwomen , à @madmoizelledotcom et à @cyclique_fr pour m’avoir accompagnée aujourd’hui Merci à vous pour tous vos partages et mots d’amour, et tout particulièrement à @28.jours et à mes bien aimées @clitrevolution Ce n’est que le début #monsangcoule #çatache #lesexismetache #paris #feminist #feminism #feministe

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Si de telles actions, de tels messages sont encore nécessaires aujourd’hui, c’est que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les idées reçues et les tabous autour des règles sont toujours bien présents. Parler des menstruations, ça semble tendance dans les médias et sur les réseaux sociaux, mais lorsqu’on creuse un peu, on constate que de fausses informations circulent encore chez les filles, mais aussi chez les garçons. Pour déconstruire les idées reçues et briser les tabous, misons sur l’éducation et l’information.

 

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Source images du quizz et du soundcloud : « En règles avec son corps », Arab Women’s Solidarity Association – Belgium

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