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La Déclaration de Namur, une nouvelle façon de faire du commerce

Publié le 08-12-2016 par

Pierre-Yves Jeholet, président du groupe MR au Parlement wallon, s’est exprimé au sujet de la Déclaration de Namur sur les ondes de Matin Première. Une déclaration qui ne fait pas l’unanimité.

En début de semaine, Paul Magnette, ministre-président wallon, a présenté la Déclaration de Namur à la Commission européenne. Cette déclaration, qui a rencontré un succès auprès des commissaires, propose une nouvelle manière de négocier les traités financiers européens. Elle a été élaborée par 40 personnes issues du monde académique international. Son opposant, Pierre-Yves Jeholet, a déclaré qu’il n’allait certainement pas apposer sa signature sur ce document. Focus sur la Déclaration de Namur.

La déclaration de Namur, c’est quoi ?

« Cette déclaration fait suite à la signature du CETA (Traité de libre-échange UE-Canada) », raconte Marianne Dony, politologue à l’Université Libre de Bruxelles. Ce texte codifie ce que la Wallonie a obtenu durant les négociations du CETA. La Déclaration de Namur vise à baliser un certain nombre de règles pour les prochaines négociations de l’Union Européenne.

Quels sont les sujets abordés dans cette déclaration ?

La Déclaration de Namur se concentre sur trois points : le respect des procédures démocratiques ; le respect des législations socio-économique, sanitaires et environnementales ; la garantie de l’intérêt public dans le cadre de la résolution des différends.

  • Le respect des procédures démocratiques :
     
    Cela consiste notamment à rendre publics dans l’immédiat les résultats des négociations et de manière accessible pour que la société civile soit tenue au courant des décisions prises. L’objectif est d’être le plus transparent possible envers la société.
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  • Le respect des législations socio-économique, sanitaires et environnementales :

 

Ce point veut éviter d’affaiblir les législations de l’Union Européenne et de ses États membres. Le but est d’empêcher que certaines entreprises réduisent leurs normes sociales, sanitaires et environnementales pour pouvoir exporter ou importer plus facilement.

  • La garantie de l’intérêt public dans le cadre de la résolution des différends :

 

Ce point porte sur la résolution des différends entre les entreprises et les États. Cela garantit notamment que les juges seront prompts à prendre les bonnes décisions et qu’ils ne soient pas en contact avec des entreprises, via d’autres affaires.

Qui est pour, qui est contre ?

Pour Marianne Dony, il y a clairement un clivage droite-gauche. « Le Parti Socialiste est pour cette déclaration comme Ecolo d’ailleurs car ils se méfient du libre échange. Au contraire de la NV-A et du MR qui rejettent en masse la proposition de Paul Magnette » dit-elle.

Qui sont les signataires de cette déclaration ?

Au total, 40 grands noms issus du monde académique international sont à la base de la Déclaration de Namur. Parmi eux, on trouve notamment l’économiste français Thomas Piketty, l’ancien vice-premier ministre belge Philippe Maystadt ainsi que le vice-recteur de l’Université Libre de Bruxelles Jean-Michel De Waele.

Les citoyens peuvent adhérer à cette déclaration (ou non) sur le site dédié à cet effet.

Jamison Lins et Celine Arnould.

Crédits photos: Celine Arnould.

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