Ouais moi je pense qu’un festival doit rester apolitique. Parce que les gouvernements changent tout le temps, et donc on ne peut pas dire qu’on est bleu une fois, et on est rouge le lendemain, et puis on est vert, et puis on est rose. Ça n’a pas de sens. Et nous, le cœur de notre activité, c’est vraiment de valoriser le cinéma d’animation, d’où qu’il vienne, par qui que ce soit, du moment que ce sont de bons films.
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C’est le nombre de films français sélectionnés sur les 5 dernières années. Cela représente 36,66% des 851 films que comptait la sélection d’Anima de 2019 à 2023.
La deuxième place du podium revient à la Belgique avec…53 films donc loin derrière. Influence politique ou facteur externe ?
La raison de cette disproportion provient de l’énorme quantité de films français produits, mais pour la quasi-totalité, il s’agit de courts-métrages. Les pays producteurs de longs-métrages sont le Japon et les USA. Le festival du film d’animation d’Annecy, est le plus réputé au monde. Côté animation, la France a un incroyable talent.
Un petit coup d’œil ici, on ne voit pas la France, elle est reprise dans les partenaires non financiers. Un autre acteur apparaît : MEDIA Creative Europe.
C’est un des partenaires officiel du festival qui débourse pas moins de 150.000€ une fois tous les deux ans. Ce n’est pas rien et ce n’est pas pour rien non plus. En effet, en échange de cette bagatelle, le festival ne peut sélectionner un trop gros ratio de films d’origine non-européenne.
Et donc il faut qu’il y ait un certain pourcentage de films européens, un certain pourcentage d’invités européens. Et donc ça, ça nous contraint un peu dans notre programmation, parce qu’on ne peut pas prendre trop d’Asiatiques, trop d’Américains, trop de Brésiliens. On doit faire attention à ça. C’est vraiment une des exigences les plus importantes
Sans aller jusqu’à parler de censure, ou de contrôle, on ne peut nier que la ligne éditoriale s’en trouve impactée. Voilà où réside le dilemme de chaque organisation de festival : trouver l’équilibre entre l’autonomie éditoriale et l’autonomie financière.