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Adulte et responsable, une philosophie 2.0

Publié le 20-10-2016 par
C’est dans un petit hall rempli de fumée qu’Arnaud Dubuc me donne rendez-vous. L’ambiance est particulière et donne envie d’en apprendre plus sur cette association. Il est 14h, Arnaud vient d’apparaître. Il me fait rapidement visiter les lieux avant de me proposer un café… L’interview peut commencer.

Un avenir tout tracé et pourtant…

En sirotant son café, Arnaud me confie avoir suivi une formation en littérature à finalité médiation culturelle et langage culturel et politique. Son diplôme en poche, il est engagé dans plusieurs agences de publicité mais ne s’y sent pas à sa place « je n’étais pas du tout intéressé par le milieu commercial, l’aspect marketing. J’avais besoin de donner du sens à mon travail. Quitte à faire de la communication, autant le faire pour des sujets qui ont du sens ». C’est donc plein d’espoir qu’Arnaud découvre le monde des repair cafés.

Les repair cafés sont des associations où des bénévoles aident les citoyens à réparer leurs objets cassés. Notre chargé de communication insiste bien sur ce point « (…) si tu viens avec ton jouet cassé (…) le réparateur ne va pas le prendre et le réparer pour toi pendant que tu vas faire tes courses, il faut rester à côté. Il te donne le tournevis et t’explique comment toi tu dois réparer le jouet. Le but c’est que tu apprennes et en même temps que tu fasses quelque chose d’utile ».             

C’est en étant en parfaite symbiose avec ce fonctionnement qu’Arnaud fait son nid dans l’association ARC ASBL en 2012. D’une certaine manière, l’ASBL l’a transformé : « A la base j’avais plus tendance à jeter quelque chose de cassé et à le remplacer, maintenant j’ai plus envie de réparer (…). Et en plus c’est devenu un jeu de réparer des choses enfin je sais pas, tu démontes quelque chose, tu ne sais pas trop ce que tu vas trouver, tu commences à le dévisser, à regarder … (…). Je suis devenu plus écologique, économique et responsable ».

Une association sur le qui-vive

Régulièrement, les membres de l’association posent leurs valises dans des festivités telles que le Brussels Games Festival pour rencontrer les gens et les aider à réparer leurs affaires.

Mais ce n’est pas leur seule force, ils ont aussi l’habitude d’organiser des évènements. Cette semaine, c’est l’exposition « capture d’écran » que j’ai le privilège de voir en exclusivité. Cette représentation apprend à naviguer sur Internet en gardant l’anonymat, à se plonger dans une ville reconstituée au travers d’un masque, à réfléchir au temps passé sur les réseaux sociaux et à ce qu’on publie sur le net. Ce qu’Arnaud et son équipe voudraient, c’est que les visiteurs parviennent à prendre conscience que l’humain d’aujourd’hui ne vit qu’à travers des écrans et que les données qu’ils laissent ne sont pas éternellement conservables.

Une fois par mois, l’association accueille entre 50 et 80 personnes dans sa structure. Ce sont les « apéros expo ». L’ambiance est conviviale, le but est de se détendre et de s’enrichir intellectuellement. De ces discussions découlent en général une nouvelle exposition et l’histoire recommence.

ARC ASBL propose également des cours d’informatique chaque semaine. Tout le monde est invité à s’inscrire.

Les pieds sur terre … et la tête dans les étoiles !

Arnaud m’avoue qu’il voudrait que les gens se servent de la culture pour se défendre des agressions extérieures. C’est grâce à tous ces efforts de mise en œuvre pour attirer les gens et les rendre autonomes, responsables et économes que le souhait d’Arnaud se réalisera peut-être.

L’heure est à l’humanisme, l’empathie et l’altruisme et ça, les repair cafés l’ont bien compris.

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