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Max, en Senne !

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Max, en Senne !

Max, en Senne !

Publié le 30-03-2022 par , et

Coup de projecteur sur le projet Max-sur-Senne, gare du Nord à Bruxelles. Senne rouverte, parc Maximilien et routes réaménagés, ferme déplacée : remue-ménage à l’horizon ?

Au milieu des tours miroirs de la gare du Nord, à Bruxelles, le parc Maximilien est un coin de verdure où se côtoient timidement riverains et exilés. Les gazouillis des oiseaux pourraient y être rois si des klaxons ne les couvraient pas. Autour, c’est l’effervescence. Ça fourmille de voitures, de bus et de vélos. De l’autre côté du boulevard Bolivar, la ferme Maximilien est installée depuis trente-cinq ans. Les travaux du projet Max-sur-Senne débuteront en 2023. En 2025, le quartier devrait changer de visage.

 


Avec neuf hectares d’espaces publics à réaménager, le cahier des charges semble ambitieux. «Une multitude d'acteurs travaille sur le sujet», indique Alice Hallynck, cheffe de projet chez OLM, paysagistes et urbanistes et lauréat du projet Max-sur-Senne. Ce projet, d'un budget de 25 millions d'euros, s’inscrit dans le contrat de rénovation urbaine (CRU) Citroën-Vergote, lancé en 2017. Celui-ci comprend, par exemple, en plus du réaménagement du parc Maximilien, la transformation du square Laekenveld ou encore l’établissement d’équipements sportifs en bordure du canal.  

C'est quoi un CRU ?

Le contrat de rénovation urbaine est un outil bruxellois qui existe depuis 2017.

C’est un programme qui s’applique sur le périmètre de plusieurs communes, afin de revitaliser les frontières locales, souvent délaissées.
Son objectif est d’améliorer les espaces publics grâce à différents projets en palliant les manques urbains à différents niveaux : environnement et nature, infrastructures, logements (sociaux), économie.

 

Google Earth du quartier et plan OLM du projet Max-sur-Senne.

Des réaménagements urbains
Nouveaux logements haut-de-gamme en construction sur le quai de Willebroeck. © DR

Plusieurs chantiers sont prévus dans le cadre de Max-sur-Senne. Ouverture de la Senne, déménagement de la ferme pédagogique Maximilien, nouvel agencement du parc et réaménagement du boulevard Bolivar et du carrefour Armateurs. Et ce, dans un esprit de mobilité douce. Écouteurs vissés sur les oreilles, David attend que le petit bonhomme passe au vert pour traverser, son vélo à la main. Quand on lui demande s’il est satisfait de l’aménagement actuel pour les cyclistes dans le quartier, il répond sans détour : « Vous rigolez ? Pas du tout. C’est du n’importe quoi. Regardez, ici, la piste cyclable commence puis s’arrête. Je suis obligé de descendre de vélo. Ça va être joli mais il y a des problèmes plus en profondeur à régler. Par exemple, avec cet argent, on pourrait refaire toute la voirie bruxelloise », glisse-t-il. 

Coût des travaux

Le coût total des travaux du projet Max-sur-Senne est estimé à 25 millions d’euros par Alain Maron, ministre de l’Environnement bruxellois (Ecolo). Chaque contrat de rénovation urbaine (CRU) reçoit une enveloppe de 22 millions d’euros, attribués à ses différents projets. L’argent des CRU provient de la Région Bruxelles-Capitale et fait partie d’un budget de revitalisation urbaine. Dans le cadre du CRU Citroën-Vergote, 12 millions sont destinés au projet Max-sur-Senne. L’autre partie du financement pour le réaménagement du parc provient de budgets sectoriels. On y retrouve Bruxelles Environnement pour la remise à ciel ouvert de la Senne (5,5 millions), Bruxelles Mobilité pour les travaux de voirie (3 millions) et de plus petits apports venant de la Ville de Bruxelles et de Beliris (subsides fédéraux).

Au carrefour Armateurs et sur le boulevard Simon Bolivar, la priorité sera à la mobilité douce. © DR

Une circulation apaisée qui mêle voitures, piétons, cyclistes et poids-lourds.

Dans le cadre du projet Max-sur-Senne, d’importants travaux de voirie sont prévus au niveau du boulevard Bolivar et du carrefour Armateurs. « Le but de ces travaux est de limiter la taille de la voirie au profit du parc, tout en gardant une bonne circulation dans le quartier. Et cela afin d’avoir une circulation apaisée qui mêle voitures, piétons, cyclistes et poids-lourds » détaille Mathilde Berlanger, chargée de projet pour Perspective Brussels, une administration bruxelloise en charge de l’aménagement du territoire. L’idée est notamment de mettre en place une magistrale piétonne (un très large trottoir) entre la gare du Nord et la nouvelle passerelle qui permet de traverser le canal vers Tour & Taxis. Pour que le boulevard Bolivar ne soit plus une rupture entre les deux parties actuelles du parc et que la traversée soit plus courte et sécurisée. 

La diminution de la taille des voies ne risque-t-elle pas de créer des problèmes de circulation ? Pour Mathilde Berlanger, la réponse est négative : « Il n’y aura pas de problèmes et c’est lié au plan Good Move de Bruxelles Mobilité. Ce plan vise une diminution du trafic pour l’ensemble de la Région bruxelloise. On est déjà dans une forme de diminution. Concernant cette politique, les indicateurs sont au vert », assure-t-elle optimiste. Notre interlocutrice reconnaît, cependant, que pendant le chantier, la circulation sera difficile et que les travaux seront très lourds pour les Bruxellois. 

Le carrefour Armateurs et le boulevard Simon Bolivar seront réaménagés. © DR

A quelques mètres du parc Maximilien, la ferme urbaine et pédagogique que dirige Alexandre Lefebvre accueille une soixantaine d’animaux. C’est l’une des plus anciennes fermes urbaines d’Europe puisqu’elle existe depuis 1987. « Elle est née dans un endroit où il n’y avait rien, mis à part une ancienne gare, une pompe à essence et un héliport », raconte le directeur.

Oies, poules, chèvres, moutons, poneys ou encore alpagas : en 2023, tout ce petit monde devra déménager. La ferme s’installera de l’autre côté du parc, à l’emplacement de l’actuelle Maison de Quartier de Laeken, la Maison Millénaire. Les deux institutions se partageront un bâtiment et l’espace restant accueillera les animaux et les projets, comme le potager communautaire. Toutes les activités qui se faisaient dans les différentes petites maisons de la ferme se concentreront dans les nouveaux locaux. « Actuellement, en dessous c’est un parking et au-dessus il y a un peu d’agriculture urbaine. C’est public et les gens veulent que ça devienne privé pour des raisons de sécurité », confie Alice Hallynck, cheffe de projet chez OLM, paysagistes et urbanistes et lauréat du projet Max-sur-Senne. 

Malheureusement, la ferme devra se séparer de ses deux poneys pendant le voyage. Les installations prévues ne permettront pas de les garder. Alexandre Lefebvre ne pense pas que ces changements auront un impact sur son nombre de visiteur, mais que leur profil pourrait changer. Les stages de quatre à huit euros restent abordables pour le nouveau quartier, toujours proche d’habitations et maintenant de Tour & Taxis. L’accès au site reste gratuit sans visite. Le directeur est confiant. Dans l’interview ci-dessous, ce dernier donne quelques détails sur le déroulement des travaux pour la ferme. 

 

Ramener la nature en ville
Ce projet pourrait développer la biodiversité dans le quartier. © DR

L’élément phare de ce projet, c’est la réouverture de la Senne. Après avoir été voutée pendant près de 150 ans, l’eau va enfin retrouver l’air libre. Il pourrait y avoir plusieurs apports positifs pour la biodiversité locale, comme le raconte Henri Jardez, guide nature des Cercles des Naturalistes de Belgique : « Cela peut créer tout un écosystème. Des insectes et des petits poissons comme les épinoches et les bouvières vont se développer dans la rivière, attirant à leur tour des prédateurs tels que des oiseaux insectivores et des martins-pêcheurs. Des arbres seront replantés dans le parc. Mais il ne faut pas planter n’importe quoi, par exemple, des espèces qui ne supportent pas la canicule, comme les hêtres. Il faut également différents niveaux de plantation, avec des arbustes comme des églantiers. Les personnes en charge de l’aménagement devront aussi ajouter des plantes hautes pour attirer les insectes pollinisateurs et les papillons.»

Le projet devrait, entre autres, attirer des oiseaux insectivores. © DR

Pieter Elsen, fondateur de l’ASBL Canal it up, s’enthousiasme : « Il y a tellement de gens ici à Bruxelles qui ne savent pas qu’une rivière coule sous leurs pieds. On va ramener la nature en centre-ville ». Cependant, Henri Jardez et Pieter Elsen ont tous deux la même crainte : la qualité de l’eau. « Environ dix fois par mois il y a des déversements d’eaux usées dans la Senne et le Canal », explique le second. L’eau de pluie termine, ainsi, sa course dans les égouts. Si les pluies sont trop importantes, le niveau d’eau y augmente. Pour éviter les inondations, les égouts sont dotés de trop-pleins d’eaux, qui déversent l’eau dans la Senne d’abord et ensuite dans le Canal si la quantité est trop importante. 

Schéma des trop-pleins d’eau de Bruxelles. © Canal It Up

Des déchets, notamment plastiques, du papier toilette et des rats se retrouvent dans la Senne. Toute l’eau non-évacuée par les trop-pleins est ensuite dirigée vers les stations d’épuration bruxelloises, construites en 2000 et 2007. Un autre problème se présente lors de fortes pluies : « La quantité d’eau devient trop importante, tout n’est pas traité et c’est rejeté dans la Senne. Dans son traitement des eaux usées, Bruxelles est en retard sur le reste de l’Europe », pointe Pieter Elsen. Car dans d’autres grandes villes, on retrouve deux systèmes d’égouttage. L’un pour les eaux usées, l’autre pour les eaux de pluie. Seules les eaux usées sont redirigées vers les stations d’épuration. L’eau de pluie, elle, n’en a pas besoin. De cette manière, on évite les surcharges et donc les débordements. Mais à Bruxelles, tout passe par le même tuyau. 

En cas de fortes pluies, les stations d’épuration de la Ville ne peuvent pas traiter toute l’eau qui se déverse polluée dans le Canal et la Senne. © DR

Alors, quelle solution ? Pieter Elsen propose une alternative pour remédier au problème d’égout : « Il faudrait que l’eau de pluie puisse s’infiltrer dans le sol, être collectée dans des systèmes et être réutilisée pour plein d’autres tâches. Et si cela n’est pas possible, alors au moins ralentir l’eau de pluie pour éviter le débordement des égouts. » Ce qui demandera un investissement supplémentaire. 

Même si la qualité de l’eau pourrait être meilleure, Henri Jardez estime qu’elle est acceptable. « Il y a eu cette volonté de nettoyer les égouts, ça finira par payer ». Un bon indicateur de la qualité de l’eau sera la présence de libellules car elles ne peuvent pas se reproduire si l’eau de la rivière est médiocre. Si les Bruxellois aperçoivent ces insectes volants dans le futur, ils pourront alors contredire Charles Baudelaire qui qualifiait la Senne au 19e siècle de « grandes latrines ». C’est à cette époque qu’il a été décidé de voûter la Senne dans Bruxelles. Historiquement, tous les égouts y déversaient leurs eaux usées. Face à l’insalubrité de ce cours d’eau, on a décidé de la fermer.

Aujourd’hui, plusieurs habitants craignent un retour massif des rats. Régine, habitante du quartier, renvoie la faute aux déchets et restes de nourriture laissés par les occupants du parc. 

 

 

Images d’archives récupérées à l’expo Down in the River.

Quartier en mutation
Au parc Maximilien, de nombreux exilés jouent au foot, font de la musculation et écoutent de la musique © DR

Dans la partie du parc où se situent les terrains de sport, se trouvent aussi des balançoires et un bac à sable. Ce dernier, depuis la crise migratoire des années 2015 et l’arrivée des exilés au parc Maximilien, sert, à en croire certains riverains, davantage de toilettes publiques que de lieu de récréation pour les enfants du quartier. Les habitants des logements sociaux qui surplombent la zone l’ont déserté. Elle est occupée en journée par des exilés qui s’y donnent rendez-vous pour profiter des installations sportives. Entre deux parties de foot, Shiva, un Ethiopien de 24 ans arrivé à Bruxelles il y a deux ans, explique l’importance que ce lieu a pour lui : « On n’a rien à faire de nos journées, on ne peut ni travailler ni étudier. On s’occupe en jouant au foot. Avant, il y avait beaucoup de personnes qui dormaient dans le parc. Aujourd’hui, il y en a moins. Moi, je dors un peu plus loin. Je viens ici en journée, c’est là qu’on se retrouve. Vous devriez voir le nombre de gens qu’il y a ici quand il fait beau.» Parfois, en fin d’après-midi, des personnes viennent apporter de la nourriture. Ces distributions ne se font pas toujours de manière respectueuse. «Les gens viennent, et jettent la nourriture sur le sol comme s’ils nourrissaient des animaux», raconte Marie Rubio, membre d’un collectif d’habitants du foyer laekenois. La présence des exilés pèse sur le moral des riverains et la perspective de longues années de travaux les inquiète. «On a eu les migrants, dont l’accueil a complètement été négligé, et maintenant on a ces travaux», se désole celle qui est née ici et qui habite le quartier depuis 40 ans.     

« Ça va être un moment difficile »

Sur le papier, Max-sur-Senne est destiné à tous les riverains, usagers et travailleurs du quartier. Une attention particulière a été portée aux habitants des logements sociaux du foyer laekenois, précise Mathilde Berlanger, cheffe de projet pour Perspective Bruxelles. «Les travaux vont être très lourds pour les habitants du quartier», admet l’urbaniste avant d’ajouter : «Ça va être un moment difficile.» Une des ambitions de cette transformation a été de «chercher à éviter les effets pervers de la gentrification», notamment en tentant de répondre aux besoins des habitants. «Il a été très important dans la réflexion de maintenir l’offre en équipements sportifs, de l’améliorer et de continuer à la situer au plus près de ces logements qui en ont le plus besoin», poursuit-elle. Le choix de l’emplacement de la nouvelle ferme suit également cette logique.  

Le projet Max-sur-Senne vise à créer un « parc de qualité pour tous, sans distinction d’origine, de statut ou de culture », selon le cahier des charges. © DR

Mathilde Berlanger concède que la transformation du parc, l’un des rares endroits où sera visible la Senne dans la capitale, va inévitablement attirer les habitants du centre dans ce quartier déjà en voie de gentrification. À la ferme, bêche à la main, Ryan, a du mal à voir comment ces différents mondes pourront se mélanger : « Ici, c’est prostituées, accros à la drogue, pauvreté. Ce projet ne va que renforcer les inégalités. Ça va amener des riches dont les enfants n’iront pas dans les mêmes écoles que les autres. Les prix de l’immobilier vont grimper et les plus modestes vont encore plus galérer.»

Tandis que plus loin, au milieu des grilles d’un terrain de sport, Tanya, 18 ans, cheveux plaqués en queue de cheval, joue avec son chien et se demande : «Les migrants, les toxicos et les dealers de ce parc, ils vont aller où.

Une partie des habitants sont entrés en résistance contre le réaménagement du parc. © DR

 

Pour Marie Rubio, habitante du Foyer Laekenois, ce projet n’a pas vraiment de sens. Pour elle, la mise à ciel ouvert de la Senne ne reflèterait que le fantasme des ingénieurs venus depuis Paris pour lui présenter des plans déjà établis. Elle critique le fait que la spécificité du quartier et les enjeux de sécurité n’ont pas assez été pris en considération. Ce sont également des craintes exprimées par un groupe d’habitantes rencontrées sur la dalle du Foyer Laekenois. Au programme : goûter et jeux pour enfants. Le rapprochement de la ferme est une nouvelle particulièrement réjouissante pour certaines d’entre elles, qui imaginent déjà se promener avec leurs enfants au milieu des animaux, juste au pied de leur immeuble. Mais d’autres se montrent plus sceptiques. Elles disent craindre que des personnes viennent s’en prendre aux animaux une fois ceux-ci déplacés : « Ça ne nous dérange pas que la ferme vienne ici, ce qui nous importe c’est les animaux, leur sécurité. »

Des habitantes des logements du Foyer Laekenois lors d’un goûter organisé par le centre de cohésion sociale. © DR

Certaines, à demi-mot, font toutefois part du fait qu’elles n’ont pas été écoutées lors des réunions consultatives. De son côté, Marie Rubio très impliquée dans la vie du quartier, explique que ces réunions dites de participation citoyenne n’auraient pas eu de réel impact sur les décisions finales : « Nous sommes découragées, à chaque fois qu’on essaie de s’exprimer, on ne nous écoute pas. Tout est déjà déterminé.» Elle perçoit l’embellissement de la zone comme étant destiné aux « nouveaux habitants », ceux qui occupent les appartements de standing vers le canal, les employés des sièges sociaux de la gare du Nord et les futurs clients de « l’hôtel de luxe » qui se construit à quelques centaines de mètres de là, avec vue sur le parc. L’arrivée de cette population, parfois très aisée, lui fait craindre l’augmentation des prix des commerces aux alentours. Dans ces tours prises en étau au milieu des nouvelles constructions, Marie dit se sentir de plus en plus étrangère face à ce nouveau monde : « On a le sentiment de déranger, de noircir le beau cadre futuriste de ce quartier ». Les immeubles vétustes qui abritent les logements sociaux, eux, ne font l’objet d’aucun projet de remise en état. Pourtant, selon elle, c’est ce qui devrait être la priorité avant d’envisager des projets plus conséquents.   

 

Au Foyer Laekenois, certains habitants craignent la gentrification de leur quartier d’origine. © DR

Les considérations écologiques semblent être parfois éloignées des préoccupations d’une partie des habitants du quartier. Beaucoup ne comprennent pas l’intérêt de remettre la Senne à ciel ouvert alors que le canal se trouve juste à côté. Pour certains, la diminution de la voirie réservée aux voitures pourrait être une source d’ennuis supplémentaires. Pour d’autres, la présence d’une nouvelle faune, fantasmée par la diffusion des illustrations des urbanistes, est incongrue en pleine ville. Cependant, c’est peut-être cet aspect environnemental qui permettra de faire le lien entre les différents usagers du parc et les habitants. La maison de quartier Millénaire est déjà fortement impliquée dans la mise en place « d’évènements prétextes » pour favoriser les rencontres, comme des repas ou des petits déjeuners servis à tarifs très abordables. C’est aussi un lieu autour duquel les habitants viennent cultiver leurs légumes. Que ce soit dans les bacs des « jardins de l’amitié » que la structure gère directement ou dans les parcelles installées aux pieds des immeubles à l’initiative de différentes associations.

Les « jardins de l’amitié » de la maison de quartier Millénaire © DR

Suite à leurs déplacements respectifs, la maison de quartier et la ferme devraient être réinstallées dans un bâtiment commun. La ferme dirigée par Alexandre Lefebvre, joue un rôle majeur dans le quartier. Elle est au centre des enjeux sociaux et environnementaux auquel est confronté le secteur. Et surtout, elle attire un public très diversifié. Amoureux de la nature et des animaux, jeunes en réinsertion, visites de groupes emmenés par Fedasil (Agence Fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile), parents du quartier venant se promener avec leurs enfants ou encore accueil de stagiaires pour 90 euros par semaine (visant ici un public relativement favorisé) : elle apparaît être un point de jonction entre les différentes catégories sociales et répondre, en partie, aux différentes préoccupations des personnes qui cohabitent autour du parc Maximilien. Sa nouvelle implantation, dans une zone plus centrale, pourrait jouer le rôle de médiateur que cherchent à créer les urbanistes avec ce projet. « Cette ferme permet la mixité, tout le monde s’y rend, riches, pauvres, des personnes qui parlent français et d’autres non », en famille ou entre amis se réjouit Mathilde Berlanger en évoquant le potentiel de cette structure. 

 

Photos des lieux, habitants et travailleurs du quartier. © DR

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