La pêche durable, une utopie ?

Au détour d’une promenade matinale dans le port d’Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales, je rencontre Olivier, un artisan pêcheur. En allumant une cigarette, il commence à me raconter son parcours. Il est dans la profession depuis 20 ans et en 2008, après des années sur un chalut, il décide de s’orienter vers la pêche aux petits métiers (l’ensemble des navires de pêche à l’exception des chalutiers et des thoniers). Un geste écologique et personnel, qui permet de limiter l’impact de sa pêche sur les habitats marins et d’éviter le surplus. Tout ce qu’il pêche chaque jour est vendu. Au bout de quelques minutes, Olivier me rectifie et me parle de pêche raisonnée et non de pêche durable, une différence sémantique essentielle à ses yeux. C’est le premier pêcheur que je rencontre et qui m’alerte sur la nécessité de s’adapter aux enjeux actuels : la surexploitation, le dérèglement climatique et la pollution.

Raisonnabilité ou durabilité ? Pêcher moins, mais mieux, ce qui n’a pas été forcément adopté par la pêche commerciale ces dernières décennies. Une argumentation qui s’avère incomplète lorsque l’on parle de durabilité de la pêche. La durabilité, appliquée aux pêches, ne devrait pas uniquement se concentrer sur l’exploitation des stocks. Il est nécessaire de prendre en compte la pérennité économique, sociale du pêcheur et l’écologie. Un retour vers la pêche artisanale, serait-il une alternative durable viable pour la pêche commerciale ?

Quelle est la situation dans le golfe du Lion et la durabilité des pêches  est-elle atteignable ? Si vous avez déjà longé la côte occitane, du Gard à la Catalogne, vous avez sans doute remarqué l’abondance d’artisans pêcheurs dans les villes côtières. Bordé de fermes d’aquaculture et de pêcheurs impulsant une pêche locale et durable, le bassin occitan pullule d’alternatives, aux premiers abords durables. Je suis allé à Sète, rencontrer Sandrine Vaz et Philippe Cury, tous deux scientifiques spécialisés dans les pêches. Au Grau-du-Roi, j’ai eu l’opportunité de rejoindre Mathieu Chapel, marin pêcheur et créateur de l’entreprise Côté Fish qui soutient une pêche durable et qui vend du poisson dans toute la France et en Belgique.

 

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La surpêche, une histoire de chalut

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Quelle pêche durable ?