Cela fait plus de 23 ans que Bruxelles organise son événement pour célébrer la diversité. Rebaptisée récemment « Belgian Pride » pour être plus inclusive, cette manifestation voit défiler de nombreux chars en plein cœur de la ville. Deux habitués des Gay Pride et autres festivités LGBT+, Amaury et Laura, se confient : « Chaque année, c’est une chouette expérience. C’est l’événement idéal pour être soi-même sans peur du jugement ». « Je m’y suis beaucoup amusée, j’y retournerai l’année prochaine sans hésitation ».
Une référence en Europe ?
Cette année, ils étaient 100.000 dans la capitale de l’Europe. Un nombre qui ne cesse d’augmenter: ils n’étaient que 2.500 lors du lancement en 1996. Bruxelles semble commencer à rivaliser avec les autres grandes villes européennes comme Madrid, Paris ou Berlin selon Frederick Boutry, consultant Gay and Lesbian Market. Néanmoins, lorsqu’on regarde les chiffres d’affluence, la Belgian Pride parait relativement modeste par rapport aux autres principales Pride européennes. A Paris ou à Berlin, par exemple, le taux d’affluence était de 500.000 participants lors de la dernière édition. Ils étaient plus de 700.000 à Rome tandis qu’à Madrid ou à Londres, 1,5 million, soit 15 fois plus qu’à Bruxelles. La capitale européenne se situe ainsi au même niveau que des villes comme Barcelone, Prague ou encore Athènes.
Alors, comment expliquer ce contraste ? Le budget de la Belgian Pride est modeste (300.000 euros en 2019). Difficile donc de rivaliser avec d’autres Pride européennes, comme celle de Brighton capable d’attirer de très grandes stars internationales comme Britney Spears en 2018 .Par ailleurs, l’aménagement du territoire joue aussi dans la popularité de la Pride bruxelloise. Organisée dans le centre historique de Bruxelles, les rues étroites ne permettent pas à la Belgian Pride d’accueillir autant de monde que dans une ville comme Madrid, qui organise ses festivités en périphérie. Néanmoins, selon Elio de Bolle, coordinateur de la Belgian Pride, la spécificité de la Marche des Fiertés de Bruxelles est qu’elle mêle activisme et ambiance festive. Son objectif n’est pas d’attirer un maximum de visiteurs, mais plutôt de permettre aux délégations inscrites de faire passer leur message.
Un atout touristique ?
Bruxelles est connue pour être une ville attractive pour les touristes. Mais est-elle pour autant une ville gay-friendly ? On observe une participation importante de non-bruxellois. En effet, en 2018, 39% des visiteurs viennent de l’étranger, 29% sont originaires de Wallonie ou de Flandre. Au niveau des participants étrangers, la plupart proviennent de pays européens, plus particulièrement de pays limitrophes à la Belgique.
Si des marches des fiertés sont organisées un peu partout , pourquoi autant de nationalités sont présentes à la Belgian Pride ? Le centre historique est très attractif pour les touristes. Les visiteurs de passage peuvent être attirés par les festivités de la Belgian Pride sans que ce soit spécifiquement l’objet de leur voyage.Selon Elio de Bolle, Bruxelles est une ville très cosmopolite ce qui peut expliquer la multiculturalité de l’événement. Il est ainsi difficile d’établir des données précises sur le nombre de visiteurs venus à Bruxelles pour assister à la Pride. Cependant, selon Frederick Boutry, 25.000 nuitées supplémentaires sont réservées dans les hôtels de la capitale à cette occasion. Une donnée qui peut prouver que la Belgian Pride est à l’origine de l’affluence touristique.
La Belgian Pride, seul événement attractif ?
Bruxelles offre une multitude d’activités destinées à la communauté LGBT+. Outre les nombreux bars gay-friendly, Bruxelles est connue pour ses soirées « La Démence » organisées mensuellement. Elles attirent de très nombreux clubbeurs venant de l’étranger.
Même s’il est difficile de démontrer l’attractivité touristique de la Belgian Pride, celle-ci séduit des personnes de divers horizons et voit son nombre de participants augmenter au fil du temps. L’année 2020 connaîtra t-elle la même croissance ?