Les GASAP, objectif solidarité

Il est 11h30 quand Emilie Hauzeur me reçoit chez elle, en plein centre d’Ixelles. Emilie assure la coordination au sein des groupes d’achats solidaires. Les présentations sont faites, la conversation peut commencer.

C’est au cours d’un voyage, en 2010, que l’idée a germé dans son esprit : « Je me suis beaucoup interrogée sur mon mode de consommation et j’ai décidé qu’il fallait changer certaines choses ». Elle est ensuite initiée dans un groupe d’achats solidaires par un ami. Très vite, Emilie se rend compte qu’elle a envie de faire bouger les choses et décide d’intégrer un réseau. Il y a trois ans, une aubaine se présente, une coordinatrice doit quitter sa place et Emilie postule. Elle devient ensuite la coordinatrice de cette ASBL. Il s’agit du premier poste créé au sein de cette organisation, et sans conteste, le plus indispensable.

Mais qu’est-ce que c’est réellement, un GASAP ?

C’est en 2006 que le premier GASAP a vu le jour en Belgique, plus précisément à Ixelles. Rapidement, le projet s’est répandu dans différentes communes bruxelloises. Il s’agit d’une organisation autogérée par les producteurs et les consommateurs qui prônent la convivialité et la solidarité. Le circuit court compte de nombreux avantages qui permettent aux consommateurs de se nourrir avec des produits variés (fruits et légumes, fromage…) de saison et de qualité. Emilie assure la gestion administrative et financière de cette ASBL. En tant que coordinatrice, elle se charge d’entretenir l’animation du réseau de GASAP (90 à Bruxelles). Elle organise donc des moments conviviaux ou des moments de travail entre bénévoles et employés.

Depuis la création des GASAP, les produits proposés ont évolués. « La création de SuperGASAP a permis aux consommateurs de s’approvisionner en pain, en fruits, en fromage, etc. Ces organisations demandent évidemment plus de membres et plus de logistique », explique Emilie. « Nous voulons, au sein d’un réseau de gens de confiance, créer un mécanisme, définir des valeurs communes et des objectifs afin de mettre tout ça en place. »

Un travail de sensibilisation

En développant sa communication, l’ASBL espère se faire connaître et créer de plus en plus de groupes d’achats solidaires. L’organisation cherche également à établir un contact avec les politiques, de sorte à sensibiliser une grande partie de la population aux bienfaits de l’agriculture local. « Ce lien direct avec le producteur reste quelque chose qui touche beaucoup de gens »

Et la demande ?

La croissance des GASAP est constante (on compte plus ou moins 10 nouveaux GASAP par an). Mais la démarche demande de l’investissement, c’est pourquoi certains citoyens sensibilisés se tournent plutôt vers des groupes de commande. Emilie pense que le manque de confiance accordé aux grandes surfaces (dû à différents scandales principalement en ce qui concerne la viande) est positif pour les GASAP. En effet, le circuit court qu’elles proposent répond à ce manque de confiance. « L’intérêt ne diminue donc pas, et l’ASBL reçoit même des demandes pour créer ces groupes en Wallonie », confie Emilie.
L’avenir des GASAP semble donc assuré. Il est important de constater aussi que de belles initiatives telles que celles-ci perdurent et tentent de conscientiser les citoyens sur un mode de consommation aux multiples avantages.