I.S.L.A.M. est un petit parti politique belge dont l’objectif est de militer pour les droits de tous les musulmans. Ce parti est composé de huit personnes dont trois prennent part aux décisions politiques dans les communes de Molenbeek, Anderlecht et Liège.
Le nom du parti est un acronyme signifiant : Intégrité – Solidarité – Liberté – Authenticité – Moralité. “Nous avons choisi de donner au parti le nom ISLAM afin de permettre une meilleure identification de la communauté musulmane que nous représentons”, explique Lhoucine Aït Jeddig, secrétaire du parti et conseiller à Molenbeek-Saint-Jean. “Quoi qu’on mette comme nom, de toute façon, on a une étiquette. Mais nous avons choisi de porter un nom plus fédérateur, qui apporte beaucoup de choses à l’humanité”. Fondé par Redouane Ahrouch, le parti était autrefois appelé Noor et ensuite musulman.be. Sur la scène médiatique, ce parti, sous ses anciennes formes, s’est dit l’allié du “parti jeunes musulmans”, mené à l’époque par Jean-Françoise Bastin désormais disparu.
Depuis 2012, deux membres de ce parti sont conseillers communaux dans deux communes bruxelloises. Redouane Ahrouch, fondateur du parti, est lui, conseiller dans la commune d’Anderlecht et Lhoucine Aït Jeddig est conseiller à Molenbeek-Saint-Jean [voir article sur la présentation des élus de Molenbeek].
Source: chaîne YouTube de Euronews (France)
I.S.L.A.M. dit vouloir rassembler les Belges et représenter la diversité. “Les valeurs sont en quelque sorte les garde-fous de la société, mais celles-ci sont de plus en plus altérées. C’est pourquoi nous souhaitons intégrer la spiritualité dans la politique”, explique Lhoucine Aït Jeddig. “Chaque parti politique a une conviction qu’elle soit laïque, judéo-chrétienne ou humaniste. Mais, pour nous, le pendant c’est l’Islam. Nous pensons qu’il manque un parti représentatif d’une communauté qui présente aussi des valeurs universelles.”
Sur leur site internet, les membres du parti affichent des revendications parfois tranchées, comme leur opposition à la loi du 28 mai 2002 qui autorise l’euthanasie sous certaines conditions ou encore leur volonté de ramener le prix de l’essence et du diesel à 1 euro le litre. Mais de manière générale, aucun projet concret n’est proposé afin que le parti puisse revendiquer ses positions.
Lhoucine a le sentiment de ne pas être entendu par les membres du Conseil communal :
Au sujet des jeunes, Lhoucine Aït Jeddig dénonce : “les autorités ne donnent pas suffisamment d’aide aux jeunes, il n’y a pas un bon accompagnement. Bien sûr, le Conseil communal affirme qu’il y a des associations qui fournissent cet accompagnement, mais les jeunes de Molenbeek ont le sentiment que ce ne sont que des petits “sparadraps”. Ce n’est pas un accompagnement sur le long terme et on ne leur donne pas une réelle aide pour qu’ils aient un meilleur avenir.”
Le secteur de l’Aide à la jeunesse est en effet sous tension, tant pour les jeunes qu’au sein du personnel communal. Selon un article de La DH, datant du 24 février 2017, les maisons de quartiers de Molenbeek, comme celle du Pierron-Rive Gauche, sont régulièrement victimes de vols et d’actes de vandalisme. De plus, les réformes de l’échevine, de la Cohésion sociale, Sarah Turine (Ecolo) sont remises en question suite à “un manque de clarté et de pédagogie dans le chef de la direction”.
Pour les élections de 2018 et 2019, le parti ISLAM se dit prêt à se représenter. Il souhaite se présenter dans les 19 communes de Bruxelles, à Liège et à Charleroi. “Nous souhaitons également avoir des représentants tant au niveau régional qu’au niveau national”, conclu Lhoucine Aït Jeddig.
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Charlotte Boccart, Justine Massut et Paul-Henri Yuma.