François fait partie d’une équipe de vingt coursiers qui se répartissent le travail au quotidien. Généralement ce sont des groupes de 3 le matin et 4 l’après-midi. La boîte effectue différents types de livraisons tout au long de la journée : livraisons expresses, planifiées, tournées… Au bureau, il y a un dispatcher qui attribue les livraisons aux coursiers. Le but étant d’effectuer un maximum de livraisons en un minimum de kilomètres. Il y a seulement 3 boîtes de livraisons 100% dédiées au vélo dans la capitale, les autres étant hybrides (vélo + voiture, scooter, camionette). Pour François, effectuer les livraisons à vélo est le meilleur compris. D’une part pour l’aspect pratique (cela permet d’éviter les embouteillages et donc de gagner du temps) et économique (éviter les coûts liés à la voiture : essence, assurance, entretiens…). D’autre part pour l’aspect sanitaire (cela permet d’entretenir la forme) et environnemental (écologie, énergies alternatives, développement durable).
Contrairement à des capitales européennes comme Amsterdam ou Copenhague, la ville de Bruxelles est en retard dans le développement de la mobilité douce, même si on observe du changement depuis quelques années. Un plan vélo est en application à Bruxelles depuis 2009. Il comprend de nouvelles pistes cyclabes, de nouveaux panneaux de circulation, des éclairages… dédiés aux cyclistes. La volonté est là, mais l’application ne suit pas toujours. En effet, des initiatives voient le jour, mais elles sont souvent éloignées de la réalité du terrain. Par exemple, des bandes blanches sont tracées devant les voitures aux feux rouges. Mais cela n’est pas pratique car les cyclistes et les automobilistes démarrent au même moment. Si un décompte de 10-15 secondes, précédant le feu des voitures, était mît en place, il permettrait aux cyclistes de partir en avance et d’être plus en sécurité. Il faut dire que Bruxelles a été conçue pour les voitures et non pour les vélos. De plus sa physionomie n’est pas propice au développement de celui-ci. Mais aujourd’hui avec l’explosion du vélo comme moyen de locomotion, il faudra repenser son fonctionnement.
« A l’inverse de notre devise nationale, sur la route, l’union ne fait pas la force ! »
Sur la route, les interactions entre les cyclistes et les véhicules motorisés ne sont pas toujours évidentes. C’est ce que nous explique François : « Sur la route, l’union ne fait pas la force. Chacun roule pour soi et ne se préoccupe pas de ceux qui l’entourent. Cette remarque est valable pour les automobilistes comme pour les cyclistes. Les gens ne se mettent pas à la place des autres et c’est ce qui crée l’incompréhension. A Bruxelles, c’est la Loi de la jungle et il faut batailler avec les règles de circulation pour se faire sa place ». Une éducation des citoyens pour cohabiter sur la route est peut-être à mettre en place dés le plus jeune âge ?
Cependant, François est optimiste quant au développement futur du vélo dans la Capitale. Dans toutes les villes où le vélo s’est développé, il n’y a eu que des retombées positives : moins de voitures donc moins de pollution (sanitaire, visuelle et sonore), une amélioration sanitaire de la qualité de vie et une relance de l’économie (création d’emplois : vente, mécanique, livraison…). Le développement du vélo contribuera certainement à un changement des mentalités pour « Un avenir radieux dans notre Capitale » conclut François.