Image: Laura Hidalgo, présidente des Jeunes MR d’Anderlecht / Crédit photo: Maureen Horlait
Faire aimer la politique aux jeunes, c’est l’un des nouveaux défis contemporains. Les partis politiques tentent de renouer avec la jeunesse. Il s’agit également d’une mission majeure à Anderlecht, commune dans laquelle un quart des habitants a moins de 18 ans. Le Parti socialiste (PS), le Mouvement réformateur (MR) et DéFi livrent leur impression sur cette jeunesse qui tentent de se mobiliser.
Pour Lotfi Mostefa, 32 ans, conseiller à la commune et président des Jeunes socialistes (JS) d’Anderlecht, la politique au niveau fédéral offre davantage de « thématiques sexy » pour les jeunes.
« Je ne pense pas qu’ils soient majoritairement intéressés par les problèmes de voirie par exemple. Les jeunes veulent changer le monde. J’ai l’impression qu’ils se tournent davantage vers des organisations non-gouvernementales (ONG) et des associations. C’est une tout autre forme de bénévolat. »
Pour indication, les Jeunes socialistes ne fédèrent que 20 personnes dans la commune, avec un noyau de cinq personnes réellement actives. Un effectif mince lorsqu’il s’agit d’appuyer certaines mesures. A l’échelle régionale, les Jeunes ont notamment défendu vigoureusement des mesures comme l’interdiction du cumul des mandats. Le rapport de force entre PS et JS est donc totalement différent, selon que l’action est menée dans la commune ou dans la Région.
Les jeunes veulent une autre europe..en direct de l’euromanif à bxl. pic.twitter.com/I1rWzcX8gb
— Lotfi Mostefa (@LotfiMostefa) 4 avril 2014
Les Jeunes socialistes d’Anderlecht souhaitent cibler les membres du parti mais surtout les jeunes. Lotfi Mostefa confie pourtant que c’est de plus en plus compliqué d’atteindre les jeunes aujourd’hui. La tâche est d’autant plus difficile pour un parti comme le PS. Un parti ancré dans le paysage politique belge et bruxellois depuis plusieurs années.
« Le PS a du mal à apporter une certaine fraîcheur en politique. On ne peut pas réellement critiquer la ligne du PS mais on tente tout de même de se faire entendre en cas de désaccord, même si les remarques se font toujours dans un climat de camaraderie. »
Il y a trois ans, Laura Hidalgo, 22 ans à peine et déjà présidente des Jeunes MR d’Anderlecht, s’est engagée politiquement « dans le but de changer le monde ». Un souhait plutôt « cliché » selon elle, mais qui représente bien son état d’esprit et celui d’autres jeunes de son entourage. Ce qui lui plaît au MR, c’est qu’ils s’intéressent aux jeunes.
« Dans les partis politiques, on s’intéresse beaucoup à ceux qui ont entre 25 et 60 ans. Ils oublient les plus jeunes de la population. Au MR, il y a vraiment une concentration sur la problématique des jeunes, même ceux en dessous de 18 ans. »
L’équipe actuelle des Jeunes MR d’Anderlecht existe seulement depuis février 2017. La jeune femme le conçoit, il n’a pas été facile de créer cette équipe. Certains jeunes étaient déjà engagés dans d’autres partis ou dans d’autres communes. Également membre de la Fédération des jeunes libéraux, Laura Hidalgo a pu obtenir de précieux contacts avec les Jeunes MR, ce qui lui a permis de construire cette équipe.
« Étant donné qu’on est une section toute récente, on a pas encore organisé beaucoup de mobilisations, mais on a beaucoup d’idées pour plus tard. On est très motivés. »
À ce jour, tout comme chez les Jeunes socialistes, leur équipe compte cinq membres actifs sur 20 membres inscrits. Les membres commencent à prendre des contacts et les inscriptions augmentent peu à peu.
Stéphanie Ngalula, 26 ans, présidente des Jeunes DéFi d’Anderlecht, considère quant à elle que c’est avant tout au niveau local que les jeunes devraient s’investirent.
« Personnellement, mon engagement politique a d’abord commencé par un engagement citoyen. Je prends les transports en commun tous les jours, et je me rendais compte des différents problèmes du quotidien. J’ai donc décidé de participer au changement. Je voulais aussi faciliter l’échange citoyen. »
De nombreuses actions sont mises en place pour tenter d’attirer l’attention des jeunes sur des phénomènes de société qui les concernent. Et pas seulement par des bulletins de vote. Les Jeunes DéFi se sont par exemple atteler à la problématique du circuit court. Ils ont lancé des ateliers qui expliquent comment manger local.
« Les habitants ont beau avoir envie de changer leurs habitudes, ils ne savent pas forcément comment s’y prendre et où commencer. C’est aussi notre rôle de les aiguiller. »
Ils tentent aussi d’encourager le « vivre-ensemble », comme avec leur projet de capsules vidéos pour améliorer les trajets en transports en commun. Ils tentent donc de changer les choses, une étape à la fois …
Maureen HORLAIT, Éléonore LOISEL, Ophélie MAILLOT, et Aurélie VANWELDE.