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Bruxelles: le tourisme terrorisé

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Bruxelles: le tourisme terrorisé

Bruxelles: le tourisme terrorisé

Publié le 22-04-2016 par
Les touristes à Bruxelles : une espèce en voie d'extinction ?

Des militaires, des policiers et des services de sécurité. Voilà ce que découvrent tout premièrement les touristes à leur arrivée en Belgique. Les visages ne sont pas ceux d’autrefois. Aux sourires remplis de bonheur à l’idée de découvrir la capitale de l’Europe se substituent des mines éteintes. Une chose est sûre, un mois après les attentats qui ont frappé l’aéroport de Bruxelles-National, l’atmosphère reste lourde, mélangeant tristesse, peur et fatigue. La tristesse n’était pourtant pas le sentiment omniprésent habituellement dans cet aéroport. Qui ne s’est jamais retrouvé dans ce hall des départs, regardant avec impatience le tableau annonçant les vols?

« Bienvenue » à Zaventem

Les personnes qui arrivaient découvraient la joie de vivre belge dès leurs premiers pas sur le sol du pays de la bière, accueillis par les sourires des familles attendant leurs proches dans le hall de l’aéroport et par le climat belge, plus capricieux. Et puis vint le 22 mars… Depuis lors, à Zaventem, plus rien n’est pareil. L’endroit qui grouillait de monde se terre dans un silence assourdissant. Les touristes ne découvrent plus le même pays : c’est avec une Belgique effrayée et sous haute protection qu’ils font connaissance.

Quelques touristes mais surtout beaucoup d’hommes d’affaire se pressent à la sortie de l’aéroport en ce début d’après-midi. Le ciel est d’un bleu qu’il est rare de voir en Belgique, un temps idéal pour commencer à visiter notre belle capitale. Conner, un jeune américain, se dirige vers les navettes, portant courageusement ses deux grands sacs à dos.

Le voyage était prévu depuis longtemps, je viens rendre visite à des amis, donc c’était hors de question d’annulerEn plus, après tout ce qu’il s’est passé, je trouvais ça important de venir”.

Bien que ses amis aux Etats-Unis l’aient supplié de ne pas venir, de ne pas “prendre ce risque”, Conner est là, dans ce pays qu’il connait si bien mais qu’il a du mal à reconnaître actuellement. “Je ne dirais pas que c’est une zone de guerre, mais avec la forte présence policière, les soldats,… Ça y ressemble énormément. Ça peut rassurer, mais aussi effrayer”. A ses côtés dans la navette, Imke, une jeune allemande, se rend pour la première fois dans la capitale de l’Europe. “Je viens pour un championnat de lutte, mes parents ont très peur de me savoir ici, mais moi non, les terroristes ne frappent pas deux fois dans la même ville”, se rassure-t-elle. Les dispositifs de sécurité ont retardé nos deux jeunes touristes, mais ne les ont pas découragés. “C’est normal, après ce qu’il s’est passé, il faut être compréhensif et patient, c’est pour notre sécurité après tout”, déclare Conner.

 Que la visite commence…

Une fois descendus de la navette, plusieurs touristes se rendent dans le centre de la ville, pour y prendre un autre bus d’un autre genre. D’un rouge éclatant et sur deux étages, dans un style londonien qui en fait rêver plus d’un, le bus accueille les touristes impatients d’en apprendre plus sur la belle Bruxelles. Quinze personnes de diverses nationalités embarquent aujourd’hui. Certains décident de rester à bord et de ne voir Bruxelles que par la fenêtre, d’autres descendent et remontent au fil des stops. Premier arrêt: le Manneken Pis, la Grand-Place et ses alentours. Loin de la foule d’autrefois se bousculant pour espérer voir de plus prêt le petit bonhomme urinant fièrement, les touristes ont largement la place et le temps de contempler le symbole de la ville. Une jeune fille prend la pause pour son amoureux devant la petite statue, visiblement ravie d’être là.

A la question de l’annulation du voyage, la plupart des touristes sont unanimes: hors de question! Mais ils comprennent que beaucoup aient choisi cette option, étant donné la peur de nouvelles attaques et l’ambiance pour le moins particulière dans la capitale. Arrivés sur la Grand-Place ensoleillée, c’est l’extase. Les appareils photos n’ont même pas une minute de répit. L’hôtel de ville, les cafés, les pavés : tout est photographié. En ce mercredi après-midi, la Grand-Place ne connait pas l’affluence d’autrefois, mais n’est pas désertée : les touristes reviennent peu à peu. Vanessa et Céline, qui arrivent de Lyon, se réjouissent de découvrir cette “belle ville”. Elles n’ont pas hésité à venir à Bruxelles, même si elles avouent qu’elles étaient un peu préoccupées.

Quand je suis venue hier et que j’ai vu les militaires à la Bourse, les fleurs,… Ça m’a vraiment touchée, j’en ai même fait des cauchemars cette nuit”, s’émeut Vanessa.

Se balader dans la rue des Bouchers était un véritable défi il y a quelques années. Exiguë et monopolisée par des petites terrasses des restaurants la plupart du temps complètes lors de journées ensoleillées comme celle-ci, la rue forçait les gens à marcher en file indienne, croisant à intervalles réguliers des restaurateurs les invitant à prendre place à une des seules tables encore libres. Aujourd’hui, les serveurs sont toujours présents, mais les terrasses sont vides. Un homme passe rapidement dans la rue lâchant ironiquement “ça grouille de monde ici!”. Les serveurs gardent le sourire et essaient d’attirer désespérément les quelques touristes que nous sommes qui s’aventurent dans l’artère. Pas de chance, personne n’a le temps, il faut déjà retourner vers l’arrêt du bus pour continuer le voyage. Direction l’Atomium, via Molenbeek. Les touristes découvrent la commune sous un nouveau jour : les rayons du soleil viennent se perdre dans l’eau du canal et les petits moulins multicolores qui l’entourent donnent vie à ce quartier dont tout le monde se méfie.

https://www.youtube.com/watch?v=Uz5mOY625Ls&feature=youtu.be

Après un bref passage aux Serres royales, le bus se dirige vers son dernier arrêt, le clou du spectacle pour de nombreux touristes: l’Atomium. Habituellement, visiter ce monument typiquement bruxellois demande une patience exemplaire. La file peut parfois s’étendre sur plusieurs mètres et l’attente peut être très longue. Rien de tout ça aujourd’hui… Bon c’est vrai, nous sommes en pleine semaine.

La journée touche à sa fin. Les touristes repartent chacun de leur côté, certains à l’aventure dans les rues de la vieille ville, d’autres se dirigent vers leur hôtel. Tous ont l’air ravi de leur excursion à travers la capitale et garderont probablement un souvenir heureux de leur séjour à Bruxelles. Bruxelles, une ville blessée mais qui n’a pas dit son dernier mot.

Dans les coulisses du tourisme bruxellois
Mini-Europe

La Grand-Place, lieu emblématique de Bruxelles, brille sous un soleil printanier. Dans l’étroit hall d’entrée de l’hôtel Saint-Michel, Saïd Rabeh, la cinquantaine, n’a pas vraiment le moral mais nous accueille chaleureusement. Le taux de fréquentation de son établissement a chuté de 80% depuis les attentats de Bruxelles, et tend à se stabiliser autour des 60%. « Les Japonais sont les premiers à avoir déserté. C’est une clientèle sensible aux messages envoyés, lorsque le niveau 4 a été décrété, une vague d’annulation a suivi », confie-t-il.

Le constat est sans appel. La salle du restaurant de l’hôtel est vide. Le taux d’occupation actuel est de 4 chambres sur 18. Mais Saïd garde espoir. Quelques jours après les attentats, des touristes français sont venus à Bruxelles en voiture afin de dire non à la peur. Il pointe également la vie nocturne du quartier gay à deux pas de son établissement, un quartier où l’affluence ne semble pas avoir baissé.

« La clientèle, elle reviendra. Les hôteliers sont confiants. Le problème c’est que le gouvernement et la ville doivent remettre les conditions optimales le plus rapidement possible pour que le système fonctionne. Un aéroport rouvert et un peu moins de militaires en rue qui donnent une impression d’insécurité, par exemple. Mais c’est un avis personnel … ».

Selon une étude de Visit brussels, l’agence bruxelloise de tourisme, 90% des hôtels, 80% des cafés-restaurants et 70% des commerces ont vu leur chiffre d’affaire baisser depuis les attaques. Tous les secteurs tirent la sonnette d’alarme.

Et pourtant, le Délirium café, à deux pas de la touristique rue des Bouchers, fait partie des exceptions. Et pour cause, sa clientèle bruxelloise continue de déguster ses nombreuses bières avec sagesse. La terrasse ensoleillée est comble, principalement occupée de francophones. Nicolas, étudiant en arts, sirote sa pécheresse. « Ici, on est à Bruxelles, on a la joie de vivre, et ces évènements ne vont pas m’empêcher de respirer ».

Chris, barman, partage l’avis de Nicolas : « Non, nous n’avons pas ressenti de baisse conséquente. Les gens adorent boire de bonnes bières belges, alors, vous savez… ».

Un peu plus loin, rue des Alexiens, nous retrouvons Junior, lui aussi barman. La fleur en papier doré est l’un des plus anciens cafés de la capitale. Le sourire au lèvre, Junior fait son job comme chaque jour. Deux bières pression pour un couple de touristes australiens. Luc, le cuisiner de l’établissement, tient à partager son avis sur la situation. « Clairement, ce sont surtout les touristes qui ont déserté, en premier lieu les Japonais et les Américains. »

Les lieux emblématiques fortement impactés

Il est dix heures du matin, mercredi. Le propriétaire de Mini-Europe et du parc aquatique Océade situé à deux pas nous accueille dans le hall du restaurant fraîchement nettoyé. Thierry Meeus arbore fièrement le pin’s du drapeau de l’Union Européenne sur la gauche de son blaser vert-de-gris. Les 28 pays de l’UE sont représentés en miniatures de haute qualité, une vitrine pour la ville de Bruxelles.

« On reste bloqué à 35-40% des chiffres de fréquentation normaux. Pour Mini-Europe qui dépend à 70% de la fréquentions d’étrangers, on a perdu 60% du chiffre d’affaire. Pour Océade qui dépend à 20% des étrangers, on a perdu que 30% du chiffre d’affaire normal« , déclare Thierry Meeus.

Le propriétaire de Mini-Europe espère que Visit Brussels va prendre des mesures et réorienter son budget. Son souhait ? Qu’il y ait un groupement de tous les acteurs pour avoir un niveau suffisant de crédibilité.

« Pour le moment, nous n’avons reçu aucun message positif des autorités. Très peu de message d’empathie. On est resté fort démunis de ce côté là. »

Le problème pour Mini-Europe, c’est que les annulations sont arrivées en masse, en France, il y a eu une interdiction des écoles de venir en Belgique. « Une commerciale revient de Chine. Tout le travail qu’on a fait depuis 3 ans est annulé. Et donc eux ont décidé d’éviter Bruxelles. Bruxelles est une ville de deuxième catégorie en Europe, et donc les tours-opérateurs peuvent facilement trouver une autre destination équivalente, que ce soit Prague ou Copenhague. C’est ça le plus inquiétant… »

Les autorités compétentes ont-elles fait le nécessaire pour éviter une catastrophe touristique ? Selon Thierry Meeus, ce n’est pas vraiment le cas. Et pour cause, Océade et Mini-Europe sont des établissements privés, contrairement à la majorité des autres lieux emblématiques, tels que le Musée Horta. La campagne de communication afin de rassurer à l’étranger n’a pas été étincelante, bien au contraire.

Brussels bashing ou Belgium bashing ?

Si les attentats du 22 mars ont ébranlé le secteur touristique dans la capitale, ils ne semblent pas être l’unique cause de cette morosité ambiante. Plusieurs intervenants que nous avons rencontrés nous ont confié être inquiets depuis un long moment. Pointé du doigt, le piétonnier reste « le » sujet épineux de Bruxelles-Ville. Le directeur de Mini-Europe Thierry Meeus ne mâche pas ses mots :

« La ville de Bruxelles envoie de mauvais signaux tant à l’étranger qu’aux autres régions du pays. D’abord avec la politique anti-voitures, puis avec le piétonnier, les tunnels fermés, ensuite nous avons eu le lockdown et finalement les attentats. »

 

Xavier Dehan, coordinateur général de Beci (Brussels enterprises commerce and industry) partage le même avis sur l’image de Bruxelles : « On a des tunnels qui sont fermés, on a un piétonnier qui a été mal conçu, et on est victime des attentats. S’il y a un Brussels bashing, il est malheureusement largement mérité. »

Si certaines critiques peuvent paraître subjectives, une chose est pour l’heure certaine, la fermeture de l’aéroport durant plusieurs jours a été perçue comme un coup de massue pour le secteur touristique. Le cœur de l’Europe paralysé, du jamais vu.

La dynamique du Belgium Bashing semble donc continuer. L’image du quartier de Molenbeek surmédiatisé après les attentats de Paris a clairement eu un impact négatif. La méfiance s’est propagée également à l’intérieur du pays. Des touristes gantois et liégeois ont préféré se reporter sur d’autres villes comme Namur et Knokke pour passer du bon temps.

Bruxelles n’est cependant pas un « hell-hole », comme l’a proclamé le sulfureux Donald Trump. La Ville devra mettre un place un plan de communication bien rodé afin de reconquérir le cœur des touristes les plus susceptibles face au risque terroriste.

Du côté de la ville de Liège, pôle touristique de Wallonie, la situation est plus stable. Nous avons rencontré le responsable tourisme de la Ville de Liège, Guillaume Kerckhofs.

« Je ne sais pas dire avec des chiffres si le tourisme à Liège est meilleur que l’année dernière. D’après les échos, je n’ai pas le sentiment qu’il est en baisse en tout cas. »

Plusieurs projets sont en cours à Liège : un nouveau musée qui ouvre, un nouveau quartier économiquement dynamique autour de la gare TGV. « Nous avons le vent en poupe à Liège». La ville aurait-elle hérité des touristes délaissant Bruxelles ? En tout cas, les hôtels sont pleins, les restaurants aussi. Liège ne semble pas avoir reçu l’onde de choc des attentats.

A Gand, c’est le tourisme d’affaire qui ne connaît pas d’accalmie, selon Iris Van Hamme, responsable de l’Office du Tourisme. « Gand n’a pas de problèmes de réputation, mais il y a plutôt la perception d’une mauvaise accessibilité, surtout par Zaventem. »

Un système « d’ambassadeurs » a été mis en place : les visiteurs qui sont à Gand envoient des commentaires positifs et rassurants par sur les réseaux sociaux. Les associations touristiques (associations des hôtels de Gand et la corporation des chambres d’hôtes) essaient de répondre à la situation de façon conséquente. On met l’accent sur l’accessibilité de Gand. On souligne que Gand, et les autres villes flamandes sont accessibles sans devoir passer par Bruxelles/Zaventem.

Gand vue d’en haut

Bruxelles, oui, tu vivras !

Xavier Dehan, coordinateur général de BECI

Bruxelles ne s’avoue pas vaincue. Les pertes sont grandes, le chiffre d’affaire du secteur touristique a chuté de manière inquiétante, mais des solutions existent. Du moins, c’est ce que pensent les membres et associations du secteur touristique. Les réunions entre les commerçants, hôteliers et politiques se succèdent. L’objectif central est simple: faire revivre Bruxelles. Les discussions tournent principalement autour du secteur touristique, le plus impacté par les attentats. Faire revenir les touristes dans la capitale constitue la mission principale des associations de commerçants et des hommes politiques bruxellois. Beci, l’appellation commune pour la chambre de commerce et l’Union des entreprises de Bruxelles, s’active depuis quelques jours pour finaliser la campagne “Stronger.brussels”. Entre deux réunions, Xavier Dehan, coordinateur général de Beci, prend le temps de nous expliquer en quoi cette campagne consiste. L’homme a l’air fatigué mais enthousiaste à l’idée d’enfin arriver à des solutions concrètes. “Stronger.brussels regroupe des actions propres à des fédérations patronales. Cela reprend essentiellement l’action du centre pour entreprises en difficulté, avec une trentaine d’experts prêts à répondre à toutes les questions, et des séances d’information ainsi que l’organisation de rencontres avec les ministres compétents”, explique-t-il. Mais aider les hôtels, commerces et autres secteurs à reprendre du poil de la bête ne passe pas que par des conseils.

Les citoyens répondent à l’appel

Une autre action à laquelle Beci prend également part vise, quant à elle, à agir immédiatement sur le terrain. L’action “Make Brussels” vise ainsi sous la forme d’un appel à projets à redynamiser les différents quartiers de la capitale, pour les rendre à nouveau attrayant pour les touristes. Les citoyens peuvent proposer leurs projets pour la ville et les dix idées qui auront remporté le plus de succès, à la fin de la campagne, recevront jusqu’à 30.000 euros pour leur réalisation. L’action mobilise donc autant les citoyens que les commerçants et les politiques, tous unis pour faire revivre la ville. L’initiative a un potentiel énorme, reste maintenant à voir si celui-ci sera exploité correctement et si, à terme, cela aura un réel impact sur le chiffre d’affaire pour le moment désastreux des commerces et hôtels bruxellois.

La Brussels Hotel Association a également prévu des actions. Cette dernière a assisté impuissante à la chute des réservations dans les hôtels de la Capitale. Fatiguée de se sentir inutile et voulant aider à une reconstruction progressive du secteur hôtelier bruxellois, l’association des hôtels bruxellois a commencé à mettre en place une action qu’elle compte lancer lors de la Fête de l’Iris, le 7 mai prochain.

Les touristes ne viennent plus dans les hôtels, enfin ils viennent mais en très petit nombre”, déclare l’association, “on a donc décidé de faire venir une autre clientèle pour renflouer les caisses de nos hôtels: les bruxellois. Pour cela, nous avons prévu une série d’actions mais nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment, ce sera une surprise de taille”.

Une autre initiative originale a vu le jour suite aux attentats de Bruxelles pour redorer le blason de la ville. Cette fois, elle n’émane d’aucun organisme officiel, mais bien directement des citoyens. Les bruxellois, choqués par les commentaires négatifs qu’ils lisent tous les jours à propos de leur ville, suite aux attentats, ont lancé un hashtag visant à montrer une autre image de la capitale, positive cette fois. Le hashtag “Bruxelles ma belle” permet aux internautes de partager leurs photos de Bruxelles sur les réseaux sociaux et d’ainsi permettre aux citoyens du monde entier de découvrir la Capitale sous un angle particulier et plus avantageux que celui de ces dernières semaines.

 La Région au secours du secteur touristique bruxellois

Le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a également pris les choses en main. Décidée à aider les restaurateurs, hôteliers et commerçants bruxellois dans cette dure période, la Région a décidé d’une série de mesures significatives, en accord avec les acteurs du secteur. Ces mesures seront étudiées en séance du gouvernement le 28 avril prochain selon Leonôr Da Silva, porte-parole du ministre-président de la Région, Rudi Vervoort. Les mesures sont variées et le gouvernement l’espère “permettront aux différents secteurs de s’en sortir”, déclare la porte-parole. Cela va d’une exonération partielle des taxes sur les terrasses à une vaste campagne de promotion de Bruxelles en Belgique et à l’étranger. On retrouve donc des mesures économiques mais également plus sociales, la Région voulant aider financièrement les différents secteurs mais également leur apprendre à sortir d’une telle crise. C’est ce qui est le plus important: apprendre à sortir la tête de l’eau et à ne pas s’enfoncer dans les abîmes vers lesquels le secteur est en train de couler. Selon Xavier Dehan, coordinateur général de Beci, le problème est là:

“Nous étions naïfs et pensions que nous étions à l’abri, maintenant c’est arrivé et nous devons accepter ça, apprendre à vivre avec ce genre de menace et apprendre à faire face à ce genre de crise qui risque de se reproduire dans les années à venir”.

Aides du gouvernement pour le tourisme
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Réapprendre à vivre 

La Bourse, lieu de rassemblement après attentats

Bruxelles, capitale de l’Europe, siège des institutions européennes et symbole de la vie, constitue une cible parfaite pour les terroristes. Il faudrait donc s’attendre à de nouvelles attaques, peut-être pas demain, mais dans les années à venir. Bien sûr, vivre dans la peur ne sert à rien. La vie continue et suit son cours, même si la trajectoire a été bouleversée, les bruxellois vont tout doucement commencer à la retrouver. Combien de temps faudra-t-il pour un véritable retour à la normale? Difficile à dire. Pour le commerce et le tourisme, il est sûr que cela ne se fera pas du jour au lendemain. “Il faudra au moins un an, voire deux. C’est une très grave crise”, s’inquiète Xavier Dehan. Du côté de la population, un retour à la normale est utopique. Il y aura toujours au fond de chaque bruxellois, quelque chose de cassé, un goût amer qui lui rappellera ce 22 mars. Mais la vie continue et les bruxellois recommencent à vivre. Il ne reste plus maintenant qu’à leur donner la possibilité de vivre et pour cela, le tourisme est indispensable. Alors oui, Bruxelles vivra, mais aidez-la.

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