Après avoir envoyé tous les documents nécessaires, Élise a donc, finalement, reçu, son statut EBS. En compagnie de représentants de son programme et de Stéphane Camut, elle a établi un plan d’accompagnement individualisé (PAI). qui définit les aménagements dont elle aura besoin durant son cursus universitaire, avec une possibilité de le changer en cours de route.
Élise peut suivre son programme d’ergothérapie en cinq ans, au lieu de trois. Pour les cours, elle a accès à un support complet de l’enseignant, et à une élève référente qui prend des notes en cas d’absence. Pour les examens, elle bénéficie d’un tiers-temps, et d’une salle spéciale qui réunit d’autres personnes en situation de handicap. « L’enseignement inclusif ne veut pas et ne peut pas diminuer les exigences [des programmes d’études, ndlr], il faut une équité », justifie Stéphane Camut. Pour son master à l’ULB, Chloé a, de son côté, le droit à des relectures, notamment d’un point de vue orthographique. «Pour le trouble de l’attention, il y a des fautes qu’on ne voit pas. C’est compliqué pour moi de me relire.»
Pour les examens, Chloé et Anna ont un local prévu pour elles, dans le bâtiment K sur le campus du Solbosch. Un carton rempli de casques anti-bruit est mis à disposition. Leurs tables sont installées face à des murs afin de ne pas être déconcentrées. Toutes les deux ont demandé un tiers-temps, et des exemplaires imprimés, uniquement, en recto. Pour éviter d’être perturbées. Cette dernière requête n’a pas toujours été respectée. Anna, de son côté, a des demandes spécifiques pour sa dyslexie comme une calligraphie bien précise (police Arial, taille 12 et interligne 1,15). Elle préfère personnellement avoir un texte écrit en plus petit, qui lui permet d’avoir une vision globale du texte.
Stress et crises d’angoisse
Ce local à part est essentiel pour Chloé. Il y a beaucoup moins de gens dans la pièce, et donc moins de stimulation. Le tiers-temps lui permet de moins stresser, de prendre son temps, de lire plus attentivement les questions, et donc d’éviter de tomber dans les pièges.
Récemment, Chloé a dû passer un test dans l’auditoire Janson de l’ULB (capacité de 1500 places) avec tous les autres élèves. Bien qu’elle avait sa propre table à l’avant de l’auditoire avec les autres EBS, ce n’était pas les mêmes conditions qu’en période d’examen. Son tiers-temps ne l’a pas beaucoup aidé, car elle a été perturbée par la sortie de l’auditoire des non-EBS.
Marie a aussi connu une mauvaise expérience dans sa première haute école, en études de droit. Plusieurs aménagements inscrits dans son PAI n’ont pas été respectés. « Sur les six sessions que j’ai faites, il n’y en a aucune où j’ai eu mon temps supplémentaire pour les examens. Ça créait un stress. », assure-t-elle. Les mauvaises conditions d’étude l’ont amené à abandonner son cursus. « Je ne me sentais pas soutenue par l’école, ça m’a même conduite à faire des crises d’angoisse. » Depuis qu’elle a intégré la HELB qui l’aide via des supports de cours spécifiques et du matériel adapté, elle s’y sent mieux.