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« Samen », l’ovni du Conseil communal d’Auderghem

Publié le 23-02-2017 par

La majorité de DéFi au Conseil est frappante. Mais une liste se démarque : « Samen », menée par Dirk Hoornaert, le seul néerlandophone du Conseil.

Dirk Hoornaert est né en 1955 à Bruges. Il déménage à Auderghem en 1969. Son parcours commence dans le monde associatif. Petit à petit, il crée des relations qui le mèneront à la politique. Il n’appartient pour autant à aucun parti, il est indépendant. C’est ainsi qu’il fonde Samen. À chaque élection communale, tous les 6 ans, ses membres se rassemblent et décident des partis voulant participer à cette coalition.

Samen, liste unique à Auderghem

Dans les groupes politiques néerlandophones qui composent le Conseil communal, on retrouve Samen et le groupe bilingue Ecolo – Groen. Mais aucun des représentants néerlandophones Groen n’a été élu à Auderghem.

Samen est née de la volonté d’avoir des représentants néerlandophones au Conseil communal. Pour y arriver, la solution était de rassembler plusieurs partis pour gagner du poids et de la visibilité. Il se compose de l’Open VLD, du sp.a, du cd&v et d’indépendants. Samen est une liste qui n’existe qu’à Auderghem. Elle ne se définit pas par ses orientations politiques mais par ses projets communaux. « C’est facile de concilier les différentes idéologies des partis parce que ça ne concerne que les affaires communales », explique Dirk Hoornaert.

Le parcours du combattant

En 2006, Samen n’a pas obtenu suffisamment de voix pour être élu au conseil communal. L’Open VLD a, depuis, rejoint ses rangs. Ce nouvel arrivant leur a permis, aux dernières élections communales de 2012, d’avoir un élu, Dirk Hoornaert. Lors de négociations pour composer la majorité, DéFi et Samen ont décidé de s’associer pour composer le Collège communal.

C’est aussi grâce à ses relations avec Didier Gosuin, bourgmestre et présent au conseil depuis 40 ans, que Dirk Hoornaert a réussi à entrer au collège. Didier Gosuin joue d’une énorme popularité à Auderghem : il a gagné 5000 voix sur 16 000 aux dernières élections.

Pourtant, ayant la majorité, rien n’obligeait DéFi à ouvrir le Collège à d’autres partis. Un facteur supplémentaire doit donc être pris en compte. En effet, la commune reçoit des subventions (3000€/mois) si un échevin ou un président du CPAS néerlandophone est élu.

Ses différentes compétences

Dirk Hoornaert est échevin des Affaires Flamandes, de l’Informatique Communal et de l’Egalité des Chances. C’est dans le cadre de sa compétence des « Affaires Flamandes » qu’il a amené Auderghem à rentrer dans le décret flamand pour le développement de la culture locale. Ce décret a permis la création de divers partenariats, notamment avec une bibliothèque, le Den Dam (centre socio-culturel néerlandophone d’Auderghem), Zonïenzorg (ASBL pour les seniors) et une maison des jeunes. Un projet futur est la construction d’un centre de soin de jour pour les néerlandophones et les francophones.

Dirk Hoornaert est également un homme très connecté. Il a lancé une application, « Auderghem », qui recense toutes les informations sur la commune (les événements, l’actualité, etc.).

Avenir incertain

Divers problèmes se posent quant à la survie de Samen au Conseil communal. Une crainte est la montée de la N-VA en Belgique qui pourrait créer une liste pour les élections. En effet, l’élaboration d’une liste est assez simple, il suffit de récolter 100 signatures. Si cela arrive, Samen émet des réserves quant à une possible collaboration avec la N-VA.

 

Temese Nottet, Chadaporn Phayakhuan & Sonia Romero Ruiz. Crédit photo : Sonia Romero Ruiz

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