Dans la plupart des cas, les élections communales sur l’ensemble du territoire Belge se déroulent ainsi : les partis politiques présentent une liste de représentants. Les différentes listes sont donc en compétition. L’électeur oriente son vote pour l’une d’entres-elles mais a le choix pour deux types de vote. Soit l’électeur vote pour la liste en général, c’est-à-dire qu’il accepte l’ordre et la place de chaque représentant de la liste choisie, soit l’électeur décide de voter pour un ou plusieurs représentants de la liste. Avant l’élection, les membres de chaque liste sont classés dans un ordre de valeur. Le premier, en tête de liste, se présente en temps que potentiel futur bourgmestre. Jusqu’à environ la dixième position, les potentiels futurs échevins suivent. Les suivants, jusqu’à la fin de la liste, se présentent donc en tant que conseillers communaux.
Un point pour un vote
Aux résultats des élections, l’ordre de la liste est établie en fonction du nombre de points par représentant. Les candidats en tête de liste avant les élections partent donc avec un certain avantage. Mais l’ordre peut changer et des surprises apparaîtront alors. Par exemple, lors des élections communales d’Ixelles en 2012, M. Béa Diallo, qui était le 43e et dernier représentant de la liste du bourgmestre sortant, se retrouve en seconde position de la liste élue (coalition MR-PS). Il se retrouve donc premier échevin.
En Belgique, le vote est un droit… mais aussi un devoir
Le vote est obligatoire pour toutes les personnes inscrites sur la liste des électeurs, donc toutes les personnes en âge et en situation de voter. Dans la Région Bruxelles-Capitale, le code électoral prévoit des poursuites et des peines encourues en cas d’absence non justifiée. La première absence est punie d’une simple amende entre 25 € et 50 €, avec un plafond à 125 € en cas de récidive. En cas de quatre défections dans un délai de quinze ans, le citoyen en question est rayé des listes électorales pour une période de 10 ans. Il n’y a pas de peine de prison envisageable.
Des situations rocambolesques
Il est rare qu’une seule liste soit représentée au conseil communal. La plupart du temps, le conseil communal est le résultat d’une coalition, alors gardienne du pluralisme de la représentativité des différents courants politiques. Les membres de la liste définitive, résultat de pour-parlés, représentent donc plusieurs partis, constituant d’un côté la majorité et de l’autre l’opposition au sein du conseil municipal. Dans la commune d’Ixelles, le conseil communal est le résultat d’une coalition MR-PS afin d’atteindre la majorité des votes. L’opposition au sein du conseil est représentée par les meilleurs représentants des listes de l’opposition, en proportion du pourcentage de vote accrédité à ces listes. Dans cette commune, l’arrangement prend une drôle de tournure, le maire PS sortant Willy Decourty garde son poste pendant les trois premières années de mandat et lègue sa charge à la bourgmestre MR actuelle Dominique Dufourny jusqu’aux prochaines élections. La situation de la commune d’Ixelles est paradoxale : la majorité est composé de deux partis idéologiquement opposés. Comme souvent en politique, le compromis est de mise. La garantie du pluralisme est à ce prix.
Texte : Pierre Chabert, Jalil Chaouite, Benjamin Cohen, Thibaut Di Zinno