Les raccourcis de Vincent Peillon sur le programme de François Fillon

Le quotidien Le Monde a interviewé Vincent Peillon, ex-ministre français de l’Education Nationale, dans un article paru mardi 13 décembre. Le candidat revient sur les raisons de sa présentation à la primaire de la gauche et en profite pour tacler François Fillon.

Dans son discours, Vincent Peillon a lâché deux affirmations un peu vagues à propos du programme de François Fillon :

1/ « Les Français disent qu’il n’y a pas assez d’enseignants et François Fillon voudrait en supprimer encore plus que ce qu’il avait fait de 2007 à 2012 »

C’est inexact

Pendant la période ou François Fillon était Premier ministre (17 mai 2007, 10 mai 2012), 21 183 postes d’enseignants ont été supprimés. Les chiffres annuels de l’Education nationale l’attestent. Or, si le candidat à la présidentielle a annoncé une baisse de l’ordre de 10% dans la fonction publique sur son site de campagne –soit environ 500 000 postes-, il n’a pas annoncé quels secteurs seraient touchés. Le site de La Tribune rappelle également qu’attaquer le service public n’est pas tâche facile : il n’y a que le non remplacement de départs à la retraite qui peut permettre de faire baisser les effectifs. Raison pour laquelle en 2011, Nicolas Sarkozy avait dû utiliser un stratagème et rallonger la formation de professeurs des écoles, pour empêcher le renouvellement de 15 000 postes.

 

 

2/ « Les Français disent qu’ils ne gagnent pas assez et il voudrait les faire travailler plus en les payant moins ».

C’est vrai, pour une partie des travailleurs

Une des mesures phares inscrites au programme de François Fillon est de casser la barrière des 35h de travail hebdomadaire pour retourner aux 39h dans le secteur marchand et la fonction publique. Sauf que l’ex-Premier ministre souhaite payer les fonctionnaires seulement 37h sur les 39, il a débattu sur ce point avec Alain Juppé lors du débat entre les deux tours de la primaire de la droite : « Les 37h, c’est un exemple, s’est défendu François Fillon. Je pense que les fonctionnaires doivent accomplir un effort de travail supplémentaire pour permettre au pays de se redresser » continue-t-il. De son côté, M. Juppé a indiqué sa désapprobation en martelant que cette mesure « n’est pas juste ». Il a ensuite lâché les mots directement repris par Vincent Peillon : « On ne peut pas demander à des fonctionnaires de travailler plus pour gagner moins ».

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Crédits: capture d’écran du débat d’entre-deux-tours de la primaire de la droite, LCI

Jalil Chaouite et Thibaut Di Zinno