La France, « championne d’Europe des dépenses publiques » ?
A nuancer
D’après les chiffres disponibles sur Eurostat, la France n’est pas championne d’Europe des dépenses publiques, mais vice-championne. Son administration publique lui coûtait 57,5% de son PIB, en 2014. La France est devancée uniquement par la Finlande et ses 58,3%. Si la France n’est plus championne d’Europe des dépenses publiques, elle l’a cependant été dans le passé. En effet, de 2005 à 2009, la France était en tête parmi les pays membres de l’Union Européenne. Cette période correspond aux dernières années de la présidence de Jacques Chirac (de 2005 à 2007) et aux premières années du quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007, 2008 et 2009). La France était donc championne d’Europe des dépenses publiques durant les années gouvernées par la Droite.
.@NicolasSarkozy « La France ne peut plus être championne d’Europe de la hausse d’impôts et du chômage » #NS20H pic.twitter.com/cG5bUBP9LS
— NSLJ Entrepreneurs (@NSEntrepreneurs) 14 février 2016
La France, « championne d’Europe de l’augmentation du taux de chômage » ?
Faux
Parmi les 28 pays membres de l’Union Européenne, la France n’est pas celui qui a connu la plus forte augmentation du taux de chômage entre 2012 et 2016. Cependant, si la France, n’est pas championne d’Europe, elle n’est pas à la place à laquelle elle devrait être. En effet, l’hexagone est censé être un des moteurs économiques de l’Europe, mais ne s’est pas totalement relevée de la crise de 2008. Son taux de chômage, de 10,2% en février 2016, est le 8ème plus élevé parmi les 28 pays membres, derrière la Grèce, l’Espagne, la Croatie, Chypre, le Portugal, l’Italie et la Slovaquie. En 2012, la France (9,8%) était au 15e rang des pays ayant le plus fort taux de chômage. On observe donc une légère augmentation, qui a cependant également eu lieu dans d’autres pays européens comme la Belgique, la Croatie, le Luxembourg, ou encore l’Autriche et Finlande.
En France, « Depuis 2012, les français ont subi 50 milliards d’augmentation d’impôts » ?
Oui mais …
Les impôts ont augmenté durant le mandat de François Hollande. En effet, depuis 2012, le gouvernement français a augmenté ou créé 103 impôts. Il a cependant baissé ou supprimé 48 impôts. Selon un député Les Républicains, le solde total de ces impôts s’élèverait à 90,3 milliards d’euros depuis 2012.
Mais selon Maxime Fontaine, chercheur au centre de recherche appliquée en économie de l’ULB (DULBEA), ce chiffre est dérisoire : « 50 ou 90 milliards sur les milliers de milliards de recettes annuelles de l’Etat, ce sont des clopinettes », souligne-t-il. Pour le chercheur, François Hollande a réussi à rendre le solde primaire positif (c’est-à-dire les recettes moins les dépenses, sans tenir compte du remboursement de la dette). Il est important de rappeler qu’il s’agit d’une directive de l’Union Européenne. « François Hollande s’est donc servi de l’impôt pour y répondre et pour compenser la baisse des charges sociales », explique Maxime Fontaine. Ce dernier précise que cette augmentation des impôts à une visée plus égalitaire. Les impôts n’ont en effet pas augmentés pour tout le monde. Ce sont en réalité les classes les plus aisées qui ont été les plus touchées, tandis qu’un effort a été réclamé aux classes moyennes. A l’inverse, la tranche la moins aisée s’est vue exemptée d’impôts.
LIEN CARTE : https://www.targetmap.com/viewer.aspx?reportId=46432
Anthony Keppenne, Thibaud Kueny, Raphaël Papiau.