Aurélien Amaz et sa Ruche qui fourmille de bonnes idées

A Etterbeek, la Ruche qui dit Oui ! met directement en lien producteurs locaux et consommateurs. Échange commercial mais aussi social.

« Les hommes sont comme les abeilles. Leurs produits valent mieux qu’eux« , écrivait Jules Romain en 1958. La Ruche qui dit Oui ! fait aujourd’hui mentir l’écrivain en replaçant les producteurs sur le devant de la scène. Visite, 97 rue du Cornet, avec le responsable de la ruche : Aurélien Amaz.

En entrant dans la ruche, on est tout de suite attiré par les bonnes odeurs de potager, de pains croustillants et de poissons frais. Les légumes aux mille couleurs de saisons passent de main en main, une question sur la courgette ou le yaourt, un sourire, et le lien est créé. La ruche se met vite à bourdonner dans cette ambiance chaleureuse.


Ici on ne vient pas seulement acheter, on prend le temps de discuter, de connaître l’autre et pourquoi pas même de prendre un verre au bar à bières (locales bien sûr !).

Aurélien Amaz, responsable de la Ruche depuis 2 ans, accueille les habitués et initie les nouvelles abeilles : le principe est simple : les consommateurs font leurs courses en ligne parmi les produits proposés chaque semaine, puis viennent chercher leur commande à la Ruche, où les producteurs les attendent.

Faire du commerce en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement et la société

« Mon rôle est d’animer cette communauté, de mettre à jour la newsletter toutes les semaines pour tenir les consommateurs informés, d’animer la page facebook mais surtout, d’aller à la rencontre des producteurs pour voir comment ils travaillent et les inviter à nous rejoindre s’ils correspondent à nos critères. En tout j’ai déjà rendu visite à 150 producteurs et cela a aboutit à la sélection de 16 d’entre eux qui viennent régulièrement vendre leurs produits à la ruche ».

Eddy Kaganek, bénévole, admire l’engagement du jeune homme : « En sélectionnant ces producteurs, Aurélien a donné à la Ruche son identité si particulière. Et son investissement permet d’avoir une communauté active et nombreuse« .

Aurélien a toujours eu la volonté de changer les choses mais était loin de penser qu’il en viendrait à travailler pour la Ruche. Avec un double diplôme gestion et développement durable, il voulait « faire du commerce en faisant attention à tout le monde, de la production à l’achat, sans créer d’externalités négatives, c’est-à-dire en ayant le moins d’impact possible sur l’environnement et la société. »

D’abord employé chez Suez environnement, le jeune homme a vite été déçu : « Dans une grosse entreprise, je pensais avoir la possibilité de faire bouger les choses à grande échelle mais au final on n’a pas vraiment l’occasion de voir concrètement le résultat de son travail. »

Aurélien Amaz a donc décidé de viser beaucoup moins grand mais plus concret en s’engageant dans la Ruche qui dit Oui ! « Ici, je vois directement les résultats de nos efforts. On fait bouger les choses à petite échelle mais on va beaucoup plus loin dans notre démarche, on va au bout de nos idées. »

 Des abeilles convaincues par le concept (Crédit image : La Ruche qui dit Oui! ; Crédit photos : Claire Carosone)

De bonnes idées qui bénéficient à tout le monde

La Ruche prend à la fois en compte le bien être des clients en proposant des produits bio, locaux et de qualité, mais aussi des producteurs : « Ici on paye les producteurs à la juste valeur de leur travail. La Ruche s’accorde 16% des bénéfices de la vente et le reste est pour le producteur, contrairement aux supermarchés où il ne récupère en général que 15% du prix de vente » explique Aurélien. Tout cela dans un souci de l’environnement : le responsable a lancé il y a peu un projet compost : les clients peuvent ramener leurs déchets organiques à la Ruche et les producteurs s’en servent d’engrais. Aurélien les encourage aussi à réutiliser leurs sacs et contenants chaque semaine, pour limiter les emballages.

 

Et le jeune homme n’est jamais à cours d’idées pour développer le concept : « Maintenant que nous avons des clients réguliers (70 chaque semaine), j’aimerai créer un magasin, pour que la Ruche puisse être ouverte toute la semaine. »

(Crédit photo à la Une : Jérôme Hoarau)