Ce dossier a découragé plus d’un ministre. Le plan de survol de Bruxelles reste aujourd’hui toujours sans solution. Mais après 25 ans de négociations, où en est-on vraiment ?
Qu’est-ce que le plan de survol de Bruxelles ?
Il s’agit d’un plan de répartition des vols à l’aéroport de Bruxelles. Ce plan prévoit une procédure selon laquelle on utilise certaines pistes plutôt que d’autres en fonction de certains critères garantissant la sécurité, notamment l’orientation des vents. Mais ce plan de survol est un dossier épineux en politique belge. Le problème est simple et à la fois compliqué : tout le monde veut profiter des avantages que comporte l’aéroport de Zaventem sans en subir les nuisances sonores. Depuis 1989, de nombreux ministres de la Mobilité se sont succédé pour résoudre ce dossier, mais en vain !
Crédit illustration : « Historique du survol de Bruxelles-Capitale », ULB (IGEAT), étude commandité par Bruxelles environnement.
Pourquoi ce dossier traine depuis des années ?
Géographiquement, la situation de l’aéroport de Zaventem pose problème. Brussels Airport Zaventem est en effet situé en Flandre. Mais en raison des vents dominants ouest, une majorité des avions est forcée de décoller en direction de Bruxelles. De ce fait, il y a une surutilisation de certaines pistes vers la capitale, alors que les pistes en direction du Nord, et donc de la Flandre, sont plus dispersées et moins fréquentées. La Flandre est donc la grande gagnante : l’aéroport lui profite en terme de revenus et d’emploi sans que ses riverains soient impactés par les nuisances aériennes, ce qui n’est pas le cas des Bruxellois survolés.
Ajouté à cela, l’état n’est actionnaire que de 25 % de l’aéroport. Le reste des parts est principalement détenu par des actionnaires canadiens et australiens dont le seul but est le développement continuel de l’aéroport. Les nuisances sonores que subissent les Bruxellois ne figurent donc pas parmi leurs préoccupations.
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En résumé, quel est le problème de ce dossier ?
Concrètement, le dossier du plan de survol de Bruxelles reste un problème irrésolu. Selon Brigitte Buffard, présidente de l’ASBL « Bruxelles Air Libre Brussel », « La région bruxelloise, la Flandre et les riverains de l’aéroport ne cessent de se rejeter la balle. Tout le monde veut les avantages que représente l’aéroport de Bruxelles sans en subir les inconvénients. »
Tous les ministres de la Mobilité ont tenté de proposer de nouveaux plans de survol, mais aucun n’a, jusqu’à présent, rencontré la satisfaction de tous les acteurs du dossier.
Où en est-on aujourd’hui ?
C’est François Bellot qui est actuellement en charge de ce dossier. La situation stagne. Si le ministre affirme travailler sur ce dossier, il dit cependant avoir besoin de temps.
Du côté des associations de riverains, les attentes restent les mêmes : ils attendent du ministre Bellot un plan concret et cohérent. « Nous ne souhaitons pas la création de nouvelles routes, mais bien une redéfinition plus précise des routes existantes, de manière à ce qu’elles évitent un maximum les zones habitées de Bruxelles. Nous réclamons également une redéfinition du PRS, le système d’instructions d’utilisation préférentielle des pistes. », explique Brigitte Buffard.
Le dossier du survol de Bruxelles est -il en passe de devenir un véritable scandale d’Etat?… https://t.co/emlFV8Hgpz
— asbl Bruairlibre vzw (@bruairlibre) 4 décembre 2016
Pauline MARTIAL et Charlotte BOCCART