En France, les premières victimes du chômage sont les jeunes. Un problème qui dure maintenant depuis plus de 20 ans et qui ne cesse d’augmenter. Plus d’un jeune sur quatre est sans emploi en 2016.
Quel est le taux de chômage chez les jeunes en France ?
Actuellement, le taux de chômage chez les jeunes français s’élève à 25,8%. En chiffres, cela représente 657 000 personnes à la recherche d’un emploi qui ont moins de 25 ans. Ce taux inquiète, puisqu’il est plus élevé que la moyenne de l’Union européenne, qui est de 19,4%. La France se situe donc dans la moyenne haute des Etats européens connaissant un taux de chômage élevé chez les jeunes. Le meilleur élève est l’Allemagne qui se situe même en-dessous de la barre des 10%, avec un taux de chômage de 6,9%. Viennent ensuite 4 pays se situant tous sous la barre des 15% : les Pays-Bas (10,5%), la République tchèque (10,7%), l’Autriche (11,1%) et la Lituanie (11,4%). À l’inverse, l’Union Européenne compte également dans ses rangs quelques mauvais élèves. Le taux culmine à 46,5% en Grèce, à 43,6% en Espagne et 36,4% en Italie.
Peut-on parler d’une évolution positive depuis 20 ans ?
De manière générale, le taux de chômage chez les jeunes en France a oscillé entre 15% et 20% pendant ces 20 dernières années. Il s’est même souvent retrouvé à plus de 20%, comme par exemple en 2013, où le chômage des jeunes est grimpé jusqu’à 26,1%. « On ne peut pas parler d’évolution positive, même s’il y a eu quelques baisses durant ces 20 dernières années, le taux de chômage stagne autour des 25%. Ce qui est un mauvais présage pour les années futures », explique Béatrice Van Haeperen, professeur en économie à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve.
Pourquoi le chômage touche-t-il autant les jeunes ?
Selon une enquête du Cereq en avril 2012, les jeunes français qui sortent de leurs études commencent à chercher un emploi en s’inscrivant à Pôle emploi. Ils représentent 62% du taux de chômage. Trois ans après être sorti de formation il sont encore entre 20% et 25% à chercher du travail. L’enquête démontre que parmi les plus touchés sont ceux qui sont les moins diplômés, particulièrement les détenteurs de CAP (Certificat d’aptitude professionnel) et de BEP (Brevet d’études professionnelles). En effet, le diplôme permet aux jeunes de lutter contre le chômage, car les employeurs se fient plus aux nombres de diplômes qu’à l’expérience. Ceux qui souffrent le plus du chômage sont les jeunes dépourvus de diplômes. 50% des jeunes qui n’ont aucun diplôme se retrouvent sans emploi. Cet écart important entre les diplômés et les non-diplômés s’explique par ce que le Cereq appelle « la stratégie de repli » : les diplômés vont se replier sur des emplois moins qualifiés et vont s’approprier les emplois destinés aux non-diplômés.
Existe-t-il des solutions pour y remédier ?
Il existe des pistes pour répondre à ce taux de chômage en hausse. Le Cercle des économistes en a esquissé quelques-unes. Le premier objectif serait d’encourager les jeunes à créer leur propre entreprise. Le problème majeur de ces jeunes est le manque d’emplois disponibles. En devenant entrepreneurs, ils peuvent créer de l’emploi. Néanmoins, cette initiative comprend des risques. Chaque entreprise n’est pas susceptible de réussir. C’est pourquoi les jeunes ne privilégient pas cette option. Une autre solution pourrait être d’investir dans la formation. Les moyens publics doivent être mobilisés en priorité sur la formation de jeunes moins qualifiés qui sont en demande d’emploi. Béatrice Van Haeperen pense que cette idée doit être plus approfondie : « Une meilleure formation des jeunes diplômés pourrait y contribuer. Mais il est nécessaire que les employeurs changent de mentalité en ne se basant pas seulement sur les diplômes mais aussi sur les compétences. »
crédit: Julien Faure/Pôle Emploi