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Florian Philippot, grossir et minimiser

Publié le 22-12-2016 par

Florian Philippot était l’invité de l’émission « Questions politiques » de France Inter ce dimanche 18 décembre. François Fillon et son programme, Marine Le Pen et sa campagne, le Brexit, Trump ou l’immigration : le vice-président du FN à évoqué beaucoup de sujets en les reprenant à son avantage, non sans exagérer ou en minimisant. Analyse.

Alors qu’il est interrogé sur François Fillon, et que Nathalie Saint-Cricq, journaliste à Francetélévisions, le questionne sur les possibles craintes vis-à-vis de ce candidat de droite, et de sa ligne politique conservatrice proche de celle de Marine Le Pen, il explique :

« C’est un candidat de l’Union Européenne, d’ailleurs un de ses premier déplacement, ça a été d’être adoubé –on l’a vu- par madame Merkel et monsieur Juncker, le président de la Commission européenne »

Vrai en partie, mais exagéré

Si la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre a rapidement été félicitée par Angela Merkel et Jean-Claude Juncker – comme le veut la coutume lors des victoires électorales de premier plan – le candidat conservateur n’était pas pour autant le favori de la chancelière allemande. Si François Fillon et sa ligne conservatrice se rapproche plus du ministre allemand de l’économie Gerard Schröder et de la CSU bavaroise (union chrétienne sociale), ses visions sur la politique étrangère, et notamment sa promiscuité avec Vladimir Poutine, font de l’ancien Premier ministre un possible obstacle à la constance de l’opposition européenne vis-à-vis de la Russie.

Mais si les relations entre Juncker et Fillon sont bonnes, les rencontres qu’évoque Florian Philippot n’avaient rien d’officielles, elles apparaîssent comme logique pour des personnalités politiques issues d’un même parti européen (PPE).  

Un peu plus loin, l’animateur questionne Florian Philippot sur les discriminations liées au contrôle au faciès, voici sa réponse :

« Contrôlé par des vigiles dans les magasins on l’est tous, dans une situation d’état d’urgence, avec un risque terroriste, je ne crois pas qu’il y ai de discriminations de ce point de vue là. »

 Faux

Avant l’état d’urgence, la situation en France était déjà problématique avec des contrôles d’identité déjà discriminatoires, comme le montre ce sondage d’opinion way de 2014 et qui reprend les différents types de contrôles subi par des personnes selon leur origines, pour un échantillon de 594 personnes.

Contrôles d’identité
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Amnesty international dresse également un constat interpellant dans un rapport de février 2016, avec près de 2700 perquisitions en France depuis les attaques de Charlie Hebdo pour seulement deux ouvertures de dossiers.

Pour mieux comprendre l’évolution de la législation en matière de contrôles d’identité : État d’urgence et contrôles d’identité : quelques questions

Crédit photo: capture d’écran d’une vidéo youtube de France Inter.

Fanny Linon et Milan Berckmans

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