« WaChou », pour « Wavre, c’est chouette ! » a surpris plus d’un observateur lors des élections communales de Wavre. C’est une candidature burlesque mais aux conséquences politiques bien réelles.
Auriez-vous voté pour une liste projetant d’organiser une campagne de revalorisation du sous-pull, de célébrer les mariages en tongs ou encore d’ériger une Grande Pyramide ? C’est ce qu’ont fait près de 3% des Wavriens ce dimanche, les plaçant devant le PP ou La Droite. Ils sont tour à tour qualifiés de burlesques, fous, loufoques, comiques, drôles selon l’opinion des votants et des observateurs.
« Titiller les partis traditionnels »
Ce résultat d’une liste qui n’attendait pas grand-chose à part « dynamiter l’esprit de sérieux et titiller les partis traditionnels » a des conséquences. Charles Michel parti, c’est Françoise Pigeolet (MR) qui a repris le flambeau pour défendre un fort tenu depuis de longues années par les libéraux. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats ont été serrés avec 16 sièges remportés sur 31 obligeant la liste LB à devoir composer avec les autres partis. Et ils sont suffisamment serrés pour que, ce jeudi 18 octobre, le CH+ demande un recomptage des voix. Dès lors, les votes WaChou prennent un tout autre sens et on se dit qu’ils ont contribué à la mise en difficulté de la liste LB. Mais plus que cela, ces votes expriment notamment un rejet des partis traditionnels comme l’exprime Christophe, votant « WaChou », avec un certain sens de la formule : «ce sont des clowns qui font de la politique, et pas des politiciens qui font les clowns ».
L’humour comme voie d’expression politique
Nombreux sont les gens à caractériser cette candidature de bouffée d’air frais, même ceux qui jugent la liste pas crédible et pas sérieuse. Pourtant Benjamin Doumont, candidat WaChou, évoque le fait que « le burlesque, c’est utiliser l’humour pour dénoncer de vrais problèmes et pour faire bouger les choses ». La liste réfute le fait d’être caractérisé uniquement comme un vote protestataire et avait déclaré avant les élections « être porteurs d’un projet ». Si le sens politique de cette démarche est indéniable derrière les propositions loufoques, on s’interroge tout de même sur la capacité à gouverner mise en avant. C’est sans doute WaChou qui incarne le mieux la fameuse devise : « il faut être sérieux sans se prendre au sérieux ».