« Belge une fois », c’est le nouveau livre du parler belge illustré par deux blogueurs, Natacha Filipiak et Arthur Renson, sorti le 15 novembre dernier. Un livre belge pour les Belges d’un jour ou de toujours.
Les deux blogueurs belges, Natacha Filipiak et Arthur Renson sont en couple dans la vie et dans le travail. Blogueurs, mais aussi artistes, ils sont les créateurs de la marque « Belge une fois ». Leur concept est bien simple : offrir des créations artistiques produites localement. Dans l’idée de Natacha, « c’est de revenir un peu à ce qu’il se faisait avant le made in China massif dans le domaine artistique ».
Grâce à une plateforme de crowdfunding, cela fait deux ans qu’ils ont réussi à ouvrir leur propre boutique. Un concept-store qui à l’heure actuelle vend l’artisanat de 120 créateurs belges. De la bière artisanale fabriquée dans des micro-brasseries wallonnes à la vaisselle décorée en passant par des bijoux colorés, la boutique nous vend du rêve. Mais surtout, elle nous montre une autre possibilité de consommer la culture et l’art. Ce retour vers des commerces de détail locaux est à la tendance depuis quelques années. Favoriser l’économie à un niveau local pour garder un équilibre à un niveau plus global.
« Dikkenek », « Il drache », ou encore « Bardaf! C’est l’embardée » sont quelques expressions qui se retrouvent au sommaire du nouveau livre illustré par les dessins d’Arthur Renson. Un peu comme un livre ludique, il nous propose de comprendre certains belgicismes grâce à des illustrations. Ces petits chef-d’oeuvres ont demandé plus de 10 heures de travail chacun. L’ouvrage correspond à la notion de « belgitude » sur laquelle miroite le travail des jeunes blogueurs. Toutes les expressions sont à découvrir ou re-découvrir et à admirer avec des dessins qui, parfois, font un peu penser à de la bande dessinée (une autre perle culturelle belge)!
Et alors la « belgitude« , c’est quoi?
Est-ce que c’est manger des frites et boire de la bière en lisant des B.D.? Histoire de réunir tous les clichés en un. En fait, le terme s’est répandu dans les années 70-80, par allusion à la « négritude », concept exprimé par Léopold Sédar Senghor, un poète-écrivain qui a aussi été le président de la République du Sénégal pendant plus de 20 ans. En 1971, Jacques Brel écrivait: « elle est dure à chanter ma belgitude ». Un sentiment d’appartenance difficile à s’approprier? La Belgique, au coeur de l’Europe, est passée par un peu tous les empires.
« C’est clairement l’auto-dérision, le côté un peu je m’en foutiste du Belge, qui au final lui donne une grande ouverture d’esprit. Celle-là même qui fait que le petzouille et le baraki d’kermesse peuvent vivre ensemble« , définit Natacha Filipiak.
Le concept représente peut-être l’étendue de l’interrogation identitaire des Belges avec bien-sûr une autodérision totalement assumée. La tolérance comme mot d’ordre, la « belgitude » semble être une bonne philosophie pour vivre dans des termes cordiaux avec son voisin.
Crédit Photos : Laetizia Barreto