Vlaams Belang se positionne en troisième puissance politique dans la région flamande. A Bruxelles, l’extrême droite n’obtient aucun siège. Analyse d’une population Belge divisée.
Alors que l’extrême droite disparaît du paysage politique communal bruxellois, les votes en faveur du parti anti-migrant Vlaams Belang se stabilisent en Flandre, avoisinant les 20 % de suffrages dans plusieurs communes. Que signifient ces fortes disparités ?
Selon le politologue Pascal Delwit, ceci s’exprime chez une partie de l’électorat de l’extrême droite flamande par « un rejet de tout ce qui n’incarne par le modèle du « bon flamand » ». Il explicite: « ce qui amène un citoyen vers un parti d’extrême droite, c’est avant tout le sentiment national ». En effet, l’extrême droite se caractérise par deux piliers fondamentaux : le rejet de l’autre – ou ethnocentrisme, et le repli sur soi.
Toutefois, des études montrent que le niveau d’ethnocentrisme demeure assez élevé en Belgique francophone. Mais il n’existerait pas de sentiment national francophone belge à proprement parler. « Il n’y a pas cette idée de l’autre qui modifie la nation, qui modifie le nationalisme « organique » en Wallonie. Cet agencement d’idée n’existe pas », explicite le professeur.
A Bruxelles, le rejet de l’extrême droite s’explique en partie par sa dimension cosmopolite : 34 % de la population n’est pas belge. « C’est une entité divisée : au sud-est, on retrouve beaucoup de professions libérales, et au nord-ouest, des populations maghrébines qui ne votent pas extrême droite. Ces deux aspects forment une barrière de votes contre l’extrême droite», analyse Pascal Delwit. Dans la capitale, Vlaams Belang a perdu son unique élu à Anderlecht. Les listes du Partis populaire, de Nation, considérées comme de « droite sécuritaire » par la CRISP, n’ont quant à elles pas réussi à mobiliser les foules.