D’origine espagnole, Esmeralda Gonzalo arrive en Belgique en 1998 en tant que jeune fille au pair. Elle y rencontre son mari et trouve du travail, elle s’installe alors dans la capitale européenne pour de bon. Quelques années plus tard, Esmeralda arrête de travailler pour s’occuper de sa fille unique.
Dès son arrivée en Belgique, elle se rend à la Maison de Jeunes et s’intéresse aux réseaux d’échanges de savoirs et aux Systèmes d’Echanges Locaux (SEL). Elle choisit alors de s’engager dans le réseau des Marolles « Respire ». Pour des raisons professionnelles, celle-ci suspend son activité dans ce réseau d’échange. A son retour, Esmeralda se rend compte que Respire ne lui convient pas totalement et décide de se diriger vers les SEL.
« Aider pour tisser des liens »
Esmeralda s’engage dans un Système d’Echange Local tout d’abord en tant que membre. Le SEL est un mouvement de solidarité citoyen qui consiste en un échange structuré de services et de savoirs. Le but est de permettre à des personnes de se rencontrer et de tisser des liens avec leurs voisins. Chaque membre peut participer à des échanges de services sans utiliser de monnaie officielle. Le mouvement prône l’égalité des membres ; chacun donne et reçoit de manière équitable.
Ce principe séduit tout de suite Esmeralda, «C’est un mouvement qui veut quitter le système monétaire actuel pour revenir un système d’entraide dans une ville ». Le SEL apparaît alors comme une solution à une société qui tend de plus en plus vers l’individualisme, il favorise l’entraide et l’altruisme. Qui plus est, Esmeralda confie que participer à un tel mouvement, après avoir arrêté de travailler pour sa fille, lui permet de rencontrer des voisins et de garder un certain lien social, « Ça me permet d’être quelque part actif et c’est très valorisant.» Elle ajoute que le SEL est une expérience plus qu’enrichissante parce que les personnes qui se côtoient au sein du collectif apporte chacun leurs savoirs et leurs compétences.
Ravie d’être dans ce SEL, elle décide de devenir coordinatrice. Il n’y a pourtant pas de hiérarchie réelle, « chacun participe à sa manière, il y a des membres et des coordinateurs. J’ai décidé d’être coordinatrice pour donner un coup de main, parce qu’ils avaient besoin d’aide donc je me suis proposée ».
Ces mouvements s’inscrivent dans l’initiative « 1000 BXL En Transition », qui vise à remettre en place une ville plus solidaire et plus raisonnée. Ils connaissent un certain succès permettant aux personnes comme Esmeralda de s’ouvrir aux autres et de les aider.