Passons au crible deux propos forts tenus par Dmitri Medvedev lors de cette conférence.
« Il n’y a pas de bombardements russes contre les civiles même si tout le monde nous en accuse. Ce n’est tout simplement pas vrai »
FAUX
Les preuves sont difficiles à réunir et la Russie ne se gêne pas pour se dissimuler derrière le manque d’informations. Dmitri Medvedev utilise en quelque sorte un vocabulaire qui essaye de déshumaniser un conflit. De plus, il affirme clairement la position de la Russie face aux accusations. Didier Leroy, membre du conseil d’administration de Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient, illustre les faits de manière très claire : « On pourrait s’acharner à trouver des preuves mais à ce moment-là on déclencherait une vague d’enquêtes sur les russes. Les russes se lanceraient alors à leur tour dans des enquêtes à l’encontre des américains et réussiraient à trouver des civils tués par ces derniers. Les guerres ne sont jamais propres. Il y aura toujours une sorte de vernis pour justifier les actions. On essaye de neutraliser le vocabulaire, c’est de la rhétorique politique. »
Seulement trois jours après la conclusion des négociations, une cinquantaine de personnes ont été tuées après des missiles tirés sur des hôpitaux et des écoles, dont un hôpital géré par l’organisation Médecin Sans Frontière (MSF). L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a déclaré que les frappes survenues contre des hôpitaux et des écoles étaient vraisemblablement russes.
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« On peut dire les choses plus clairement : nous avons glissé dans une période de nouvelle guerre froide »
EXAGERE
Il est toujours facile de rattacher le conflit à des choses encore plus dramatique. Quelques jours avant la conférence, Dmitri Medvedev s’entretien avec le quotidien économique allemand Handelsblatt et va encore plus loin en parlant « d’une nouvelle guerre Mondiale ». Il insiste sur le fait que « toutes les parties doivent être contraintes de s’asseoir à la table de négociations plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale ». Or, comme nous le savons, dans le contexte actuel, les américains et les russes ne sont pas main dans la main. Didier Leroy ajoute « qu’avant d’être un affrontement américano-russe, les deux cas affiliés à deux affrontements primordiaux sont d’une part l’Iran et l’Arabie Saoudite et d’autre part, la Russie et la Turquie qui sont véritablement à couteau tiré. »
Мы скатываемся к временам холодной войны в момент, когда особо важно сотрудничество https://t.co/FfnH0ttGRu pic.twitter.com/3mA25PFMWu
— Дмитрий Медведев (@MedvedevRussia) 13 février 2016
« Nous sommes poussés vers l‘époque de la guerre froide au moment où la coopération était tout particulièrement importante » tweet de Dmitri Medvedev.
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Joanna Marchi et Arthur Drouart