Le nombre de victimes sur les routes belges a baissé en 2016. C’est le constat encourageant du Vias Institute (Institut belge pour la sécurité routière).
La Wallonie enregistre une baisse de 1,7% du nombre de victimes sur ses routes. Toutefois, ces résultats sont contrastés. Les provinces du Luxembourg et du Hainaut sont bonnes élèves, elles enregistrent une baisse respective de 18 et 14 tués. Pour la province de Liège, les chiffres restent stables. Les provinces de Namur et du Brabant wallon sont les mauvaises élèves de ce classement. Elles comptabilisent respectivement 1 et 5 tués supplémentaires en 2016.
Une différence hommes/femmes
Parmi les victimes de la route, on constate une différence entre les sexes. Ainsi, selon les chiffres fournis par Statbel, 56,4% des victimes sont des hommes, contre 41,8% de femmes.
Comme l’indique le graphique, plus de la moitié (55.6%) des victimes des accidents de la route en Wallonie sont des hommes. Contre 41.8% de victimes femmes.
Si les hommes sont les plus représentés parmi les victimes des accidents de la route, ils le sont aussi quand il s’agit d’être derrière le volant. C’est ce que confirme, Belinda Demattia, porte-parole à l’Agence Wallonne de la Sécurité Routière (ASWR). Plusieurs facteurs sont à considérer : « Une de nos enquêtes a mis en avant quatre raisons. La première, c’est que les femmes conduisent moins souvent sous l’influence de l’alcool. Deuxièmement, elles ont moins tendance à être sur leur téléphone sur l’autoroute. Troisièmement, les femmes jugent inacceptables les excès de vitesse. Pour finir, elles apprécient moins les comportements à risque sur la route que les hommes ».
Jean-Pascal Assailly, docteur en psychologie et chercheur à l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) a quelques explications à ce sujet : « C’est une des différences fondamentales entre l’homme et la femme. Des tests réalisés avec des enfants montrent que la perception du danger est la même chez les filles et les garçons. Malgré cette conscience des risques, les garçons passent quand même à l’acte pour transgresser. Chez les filles, quand un interdit est posé, il apparaît comme un mur infranchissable ».
Une différence aussi selon l’âge
Un deuxième constat encourageant est pointé par le Vias Institute : le nombre d’accidents concernant les jeunes automobilistes est en baisse constante depuis 2012. Toutefois, la tranche d’âge des 15-29 ans reste la plus impliquée dans les accidents de la route. Pour toutes les provinces wallonnes, elle avoisine les 33%. Quelles en sont les causes ? La vitesse, la fatigue, l’alcool, le cannabis et le téléphone sont majoritairement invoqués comme explications.
Il apparaît clairement en Wallonie que les jeunes (comprendre les 15-29 ans) sont les plus concernés par les accidents de la route. Cette tendance diminue, au fur et à mesure, que l’on avance dans l’âge. L’ensemble de la Wallonie est donc bien représentatif des tendances dans les provinces.
Cependant, une zone d’ombre vient noircir le tableau : le nombre d’accidents impliquant des seniors a augmenté en 2016. Comment l’expliquer ? D’un côté, à cause du vieillissement de la population et d’un autre côté, à cause des routes souvent mal adaptées à la mobilité des conducteurs âgés. Citons, pour exemples, la complexité des panneaux de signalisation, le problème de lisibilité des indications ou encore le mauvais entretien des panneaux…
Dans l’ensemble des provinces wallonnes, la tranche d’âge comportant le plus de victimes d’accidents de la route est celle des 15-29 ans. Cette catégorie représente environ 35% du total des accidentés pour chaque province. En général, les seniors de plus de 75 ans représentent le moins de victimes.
Notons toutefois que par rapport à nos pays voisins, la Belgique suit l’évolution la plus favorable. Selon des propos recueillis par La Libre Belgique, François Bellot, le ministre fédéral de la Mobilité (MR), affirme que « de nombreux efforts devront encore être fournis pour atteindre les objectifs fixés par les Etats généraux, à savoir pas plus de 420 tués en 2020 ».
Barbabianca Nathan, Barreto Laetizia, Boujour Salwa, Fery Leila, Giraud Adrien, Heck Anne-Sophie, Jeannenot Caroline, Lupianez Andréa
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