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Les légumes, un prétexte à la festivité

Publié le 27-10-2016 par
Chez GAStifail, on n’est pas là pour se prendre le chou. Autour de paniers de légumes vendus directement par le producteur, ce GASAP d’Etterbeek rassemble jeunes et moins jeunes, Belges et internationaux, dans un esprit de convivialité authentique.

Dans une cour paisible rue Nothomb, Anne dispose des paniers remplis de légumes bio de saison. Dix-huit au total, soit le nombre de contributeurs à GAStifail, un Groupe d’Achat Solidaire de l’Agriculture Paysanne de la commune d’Etterbeek. Ingénieure, Anne en fait partie depuis deux ans. Son ami argentin Roger ne se souvient pas de la durée exacte de sa présence ici, mais « peut le chiffrer en litres ». En litres de bière, précisément. Juriste, il s’ennuie au bureau et trouve dans ces réunions bihebdomadaires du mercredi une distraction presque vitale.

Des personnalités très différentes

En vérité, nombreux sont les participants poussés par cette même motivation. GAStifail forme un groupe très varié d’étudiants, fonctionnaires, techniciens, cuisiniers, de Belges, Grecs, Français ou Allemands. Mais tous se rassemblent ici pour boire un coup dans une famille hétéroclite. Été comme hiver. Quand le temps se rafraîchit, ils placent en effet un grand tonneau au centre de la cour dans lequel ils créent un véritable brasier. Tonneau non méconnu des barbecues, des grillades ayant déjà pris naissance dans cet esprit digne des colonies de vacances. Mais l’alcool aussi nous réchauffe, plaisante Roger.

Ce groupe n’attire pourtant pas les foules. Les membres à sa création recrutaient leurs propres amis, mais GAStifail a dû voir plus large lorsque ces pionniers sont partis suite à des déménagements. Ils ont dès lors amélioré leur communication et placé des affiches dans les supermarchés du quartier. Mais le concept en soi a lui-même de quoi rebuter : les participants s’engagent pour une période minimum de six mois et doivent assurer au moins deux permanences par an. Quant aux légumes du panier, impossible de les choisir puisqu’ils sont adaptés à la saison. Une méthode un peu communiste selon Anne, qui ne plait pas à tout le monde.

Mais qu’importe. Force est de constater que cette dimension restreinte consolide la confiance, l’intimité, la fraternité au sein du groupe. Tout comme les bières apportées avec soin par chacun. Les clichés des hippies écolos semblent révolus.

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