L’écologie est au coeur de la politique dans la région de Bruxelles-Capitale. Zone de basses émissions, vélo, métro, les moyens sont nombreux pour éviter la voiture et purifier l’air de la ville. Les Bruxellois préfèrent-ils vraiment ces transports durables ? Analyse.
Le ministère de l’Environnement bruxellois l’avait annoncé : depuis le 1er octobre 2018, la circulation est interdite aux véhicules les plus polluants au sein de la Zone de basses émissions ( LEZ ). Cette mesure entre en vigueur dans le cadre de la politique menée par la Région bruxelloise qui tend vers une mobilité plus durable, par le biais de transports dits doux, plus respectueux de l’environnement.
Pour ce faire, la ville de Bruxelles s’attaque aux automobiles et plus particulièrement au diesel.
Les chiffres de 2017 nous le montrent, les véhicules diesel occupent encore largement la majorité du parc automobile bruxellois. Mais l’apparition des voitures électriques et hybrides dans la Région au cours de ces dernières années prouve que, bien qu’encore trop marginales, ces alternatives aux carburants classiques sont de plus en plus envisagées. Alors qu’à Bruxelles on ne relevait que 255 voitures électriques sur la totalité de son parc automobile en 2013, on en décomptait déjà 881, sept ans plus tard. Une évolution à ne pas négliger.
Néanmoins, il est évident que les véhicules diesel dominent encore largement le parc automobile, malgré une tendance à la baisse. Un règne que la ville voudrait annihiler d’ici 2030. Mais par quels autres biais ?
Vers une mobilité douce
Bruxelles-Capitale n’oeuvre pas seule. Depuis quelques années, la ville travaille conjointement avec la STIB afin de favoriser l’utilisation des transports en commun, plus propres, au détriment des automobiles. Il n’y a qu’à regarder la hausse de la fréquentation du réseau au cours de ces dernières années pour avoir une idée de cette dynamique.
De 2010 à 2017, on note que la fréquentation des réseaux STIB a enregistré 230 millions de voyages supplémentaires – une progression significative. « Bien sûr, nous suivons la politique environnementale de la région ayant pour but de désengorger le parc automobile. Depuis quelques années, les entreprises sont encouragées à troquer les voitures de fonction contre des abonnements au réseau », nous confirme Françoise Ledune, porte-parole de la STIB. «En ce qui concerne les bus, nous modernisons notre flotte pour atteindre l’objectif zéro diesel fixé pour 2030».
En effet, depuis le mois de juin, la STIB a lancé sa première ligne de minibus 100% électrique. «Il s’agit de notre ligne test», explique la porte-parole, «nous prévoyons le lancement de la ligne 64, plus grande, pour le printemps prochain».
Vélo, boulot, dodo
Source : IbSa
Par ailleurs, il existe d’autres moyens de mobilité douce mais individuels. Une offre qui s’étoffe sans cesse, notamment grâce aux vélos en accès libre mis en service par la ville. Entre 2010 et 2017, le nombre de Villo! en circulation dans la Capitale a plus que doublé.
La population voit vert
Les résultats des élections communales l’ont démontré, les Bruxellois sont de plus en plus préoccupés par l’environnement. À Ixelles notamment, où la poussée verte est évidente. Mais dans cette commune, le parti gagnant regrette une marge de manoeuvre trop restreinte lorsqu’il s’agit de mobilité. Bertrand Wert, conseiller communal Ecolo précise : «à notre niveau, on ne peut pas limiter les carburants vendus ou le type de voitures en circulation. Pourtant, près de 30 000 voitures circulent à Ixelles, ce qui est beaucoup trop». Mais pour lui, la commune n’est pas démunie pour autant : «pour rendre aux citoyens l’espace public occupé par les voitures, on peut revoir la circulation, renforcer les autres moyens de transport, sensibiliser la population à ces questions-là».
La Région bruxelloise conserve donc les prérogatives en matière d’environnement et de mobilité, mais une chose est certaine : la capitale entière rêve d’un air plus pur.