Mort de Charles Manson : autopsie d’une décennie

Ce dimanche 19 novembre, le gourou Charles Manson est décédé en Californie à l’âge de 83 ans. Emprisonné depuis 1971, il était devenu macabrement célèbre après la série de meurtre qu’il avait commandité et qui avait été commis par des membres de son culte en 1969.

Objet de fascination, Charles Manson a marqué l’inconscient collectif au fer rouge. Celui que certains qualifient d’incarnation du mal, intrigue depuis maintenant plus de 40 ans au point de faire partie de cette pop-culture propre à notre époque. Des origines du pseudo du chanteur Marylin Manson, à la littérature en passant par le petit écran, Charles Manson fait vendre.

Pour comprendre l’attrait du public pour ce personnage, il faut revenir en arrière. Nous sommes à la fin des années 60, une décennie marquée par l’émergence d’une jeunesse insouciante : le mouvement hippie. Charles Manson, un musicien raté et proxénète à ses heures, crée un culte, la Famille Manson. Du haut de son mètre 57, c’est avec un charisme fou qu’il parvient à endoctriner ses fidèles. De la Bible aux Beatles, il ne semble n’y avoir qu’un pas pour Manson qui base son idéologie sur ces différents textes. La formule est la bonne puisque certains de ses disciples commettent l’irréparable durant l’été 69. Les Etats-Unis se réveillent alors brusquement. L’innocence de cette jeunesse, qui en mai 68 scande « il est interdit d’interdire », vient de se consumer dans un dernier joint, ultime emblème avec le LSD de toute une époque. Des psychotropes que la Famille Manson consomment joyeusement et abondamment, perdue dans le désert californien.

Le diable trouve alors un visage, ceux de Charles Manson et de ses adeptes. Une mégalomanie et une absence d’empathie qui contrastent tant avec la période, qu’elles sont encore aujourd’hui une source d’inspiration pour Hollywood. Une fascination morbide que l’on retrouve dernièrement dans les séries Aquarius, cette dernière entièrement construite autour de ce personnage, et American Horror Story. Une chose est sûre, les tueurs en série ont écopé de la part du lion dans l’entertainment moderne. 

Crédit photo: Andréa Lupianez