Ce site présente les productions des étudiant.es du Master en Journalisme de l'ULB

Newsletter 2021-2022

Publiée le 04-09-2023

Retrouvez dans ce post toutes les recommandations de l’années 2021-2022 !

Jeune Décadente, Ramon Casas (1899), Musée de Montserrat

À écouter

  • Toujours chez France Culture, Gabrielle Ramain vous recommande les 4 épisodes des Chemins de la Philosophie consacrées à Jane Austen : qui était Jane Austen ? Que disent ses romans de la société anglaise de l’époque ? Que nous apprennent-ils sur la condition des femmes ? Ces quatre épisodes nous plongent au coeur de l’oeuvre d’Austen grâce à quatre invité-e-s spécialistes de l’écrivaine et de son oeuvre et donnent envie de se (re)plonger dans ses piquantes descriptions des relations sociales et des intrigues amoureuses.
  • David Domingo vous recommande Into The Depths, un podcast du National Geographic.
« Une série podcast qui met en lumière la tragédie des millions de personnes qui ont perdu la vie dans les naufrages de bateaux qui les amenaient de l’Afrique à l’Amérique comme esclaves. C’est une investigation très personnelle de la journaliste Tara Roberts, qui a appris à se plonger dans la mer pour découvrir avec des activistes les traces laissées par l’histoire. Le format podcast audio comme choix principal est intrigant, mais vous pourrez juger si le travail avec une poétesse permet créer des images dans nos têtes plus puissantes que celles qu’une vidéo aurait pu proposer. »
  • Philippe Delchambre vous conseille de son côté les podcasts de Radio Librex, la radio du Cercle du Libre Examen. On y retrouve de très beaux épisodes sur les liens entre genre et écologie, sur les privations de liberté ou encore sur le travail domestique.
  • Si vous avez 8 heures devant vous et/ou l’envie d’améliorer votre anglais, Gabrielle Ramain vous conseille The Trojan Horse Affair (produit par Serial et le New York Times).
« Il s’agit du projet de master (un peu comme un mémoire d’application) du journaliste Hamza Syed qui a décidé de se pencher sur une mystérieuse lettre accusant des enseignant-e-s musulman-e-s d’avoir monté un complot pour radicaliser leurs élèves. La lettre est rapidement considérée comme factice, pourtant elle donne lieu à plusieurs renvois… C’est une enquête très bien ficelée, qui nous tient en haleine pendant huit épisodes, on s’attache très rapidement à Hamza et Bryan, son co-host. Leur travail vient questionner le mythe d’une société britannique multiculturelle mais touche aussi à l’objectivité/la subjectivité des journalistes. »

« Ils/elles racontent leur travail, les risques affrontés, l’impact de leurs enquêtes, leurs enthousiasmes et aussi leurs doutes. Ces hommes et ces femmes de courage racontent les premières expériences professionnelles, et les infos qu’ils ont pu récolter au cours de leur carrière sur des affaires de corruption, de détournement de fonds, d’évasion fiscale, de travail forcé, d’abus sexuels ou de pillage de ressources naturelles. »

  • Gabrielle Ramain vous propose d’aller jeter un œil aux productions du studio de production belge We tell stories. Vous pouvez notamment aller écouter À bras le cœur, une série de portraits de belges, jeunes et moins jeunes, qui s’engagent pour changer la vie des autres. Ils ont également produit L’effet Stromae qui analyse la carrière du chanteur, son impact sur l’industrie musicale du plat pays et comment « être Belge est devenu cool ».
  • Gaël Turine vous recommande Qui est la tondue de Chartres, un documentaire audio en 6 épisodes (produit par France Culture). Voici la description qu’en fait la rédaction :

« Elles furent 20 000 ou peut-être plus à être tondues sur les places publiques ou à l’orée des bois, à être soumises à ce rite de purification collectif à l’endroit des femmes présumées collaboratrices. La plus célèbre d’entre toutes fut la tondue de Chartres. Le photographe Robert Capa a immortalisé cette femme au crâne rasé, un bébé dans les bras, l’œil apeuré, traquée par une foule rieuse, un 16 août 1944. Certes, « la photo est bonne » et a fait le tour du monde, mais de quoi cette femme, Simone Touseau, était-elle coupable ? Le secret qui entoure actes de résistance et de collaboration s’est aujourd’hui fissuré. » (France Culture)

  • Gabrielle Ramain vous recommande, si vous souhaitez pratiquer votre anglais en douceur, ce très (très) bon épisode du podcast The Ezra Klein Show : The Case Against Loving Your Job.

Le format est très simple, il s’agit de l’interview (en longueur) de la reporter société Sarah Jaffe, qui vient de publier “Work Won’t Love You Back: How Devotion to Our Jobs Keeps Us Exploited, Exhausted and Alone.” Vous l’entendrez parler du concept de « moral injury », lorsque le travail nous force à aller contre nos valeurs morales. La retranscription complète est disponible ici (c’est un très bon exercice de langue d’écouter un texte que l’on lit !). «  [T]his is a conversation about the dissonance between our expectations of what work can offer our lives and the reality of what our jobs and careers are capable of delivering; about whether work can ever really love us back. »

L’autrice de romans jeunesse (l’incroyable Verte, le délicieux Journal d’Aurore) et adulte (Sans moi mais aussi La Vie Sauve) raconte ses processus d’écritures, sa trouille de la presse, comment écrire pour les enfants et les adolescents, et trace, en creux, son parcours d’écrivain.

  • Laisse parler les femmes, une série documentaire-radio de huit épisodes qui donne la parole aux femmes. – Lise Ménalque

« Certes, ça date un peu; mars 2021. Toutefois en ce mois de novembre grisâtre, ce podcast estampillé France Culture est un véritable nuage de coton et de réconfort. Chaque épisode tire le fil à partir des voix de femmes qu’il met en valeur. Intemporel et poétique, on ne peut s’empêcher aussi d’admirer la mise en structure sonores des différents récits de vie. Cette série documentaire de Marine Beccarelli, Léa Capuano, Pauline Chanu, Maïwenn Guiziou, et réalisée par Annabelle Brouard, dresse sans pathos de multiples tableaux de la situation des femmes en France à notre époque. Un état des lieux nécessaire, simple et surtout, créé par et pour les femmes. »

« Pendant 28 minutes, on y suit le parcours de Leila et Halima, femmes migrantes (avec ou sans papiers) à l’intersection des discriminations et des violences, puisque que femmes dites “étrangères” et femmes victimes de violences. Aidées par des associations, des travailleur·ses de différents secteurs et également, des cabinets d’avocat·es, nous comprenons au fur et à mesure la complexité d’un système belge qui peine à accompagner ces femmes, mais il y a également quelques notes d’espoir… Un documentaire créé, monté et réalisé par Sarah Lohisse, Mathilde Mazy et Adeline Thollot, avec l’accompagnement éditorial de Manon Legrand. À écouter. Le projet Nellie Bly est un projet développé par axelle magazine (magazine féministe), et qui a pour but d’outiller les journalistes, et les étudiant·es et autres personnes intéressées par le traitement médiatique des violences envers les femmes. Toutes les productions à découvrir ici. »

À lire

  • Un livre : De l’exclusion à la solidarité. Regards intersectionnels sur les médias, il est disponible à la bibliothèque de l’ULB et aborde différentes manières de faire du journalisme (et notamment la co-construction).
  • La peine de vivre d’Olivier Bailly dans Médor. Une très belle enquête sur la difficulté à vivre après avoir guéri d’un cancer. L’écriture et le style d’Olivier Bailly valent la peine de passer du temps sur ce papier.
  • La série multimédia du New York Times sur les Jeux Olympiques d’hiver : c’est un des marronniers de la presse sportive, les JO, mais le NYT renouvelle le genre en choisissant de s’attarder sur la peur ressentie, domptée, surpassée, par les athlètes olympiques. Si vous ne deviez lire qu’un article, on vous recommande I admit it. I’m in love with Fear : la rédaction a laissé la skieuse Eileen Gu tenir un journal de bord de peur, ce qui donne un récit singulier, sincère et personnel.
  • La traduction française du livre de Leila Guerriero, une journaliste ‘narrative’ argentine (que l’on compare à Joan Didion) : Les suicidés du bout du monde : chronique d’une petite ville de Patagonie.
  • Marine Andrieu (en MA2) vous conseille cette tribune du Monde, qui peut venir nourrir vos réflexions et débats sur Eric Zemmour (et oui cette newsletter n’y échappe pas).
  •  Cette enquête sur Shein, la marque qui a porté la fast fashion à son sommet
  • Ce long portrait fouillé de Nathalie Sorlin, journaliste musique spécialisée dans le rap
  • Laurence Dierickx vous recommande cet article qui recense des outils numérique pour faire de l’investigation.
  • Le Faux Soir de Denis Lapière, Daniel Couvreur, et Christian Durieux – Nicolò Tissier (MA2)

« C’est une bande-dessinée géniale qui vient de sortir. Curieusement, on n’en a pas beaucoup entendu parler en Belgique, pourtant c’est une BD belge, avec un journaliste du Soir (Daniel Couvreur) à son origine. Et surtout elle relate un événement mythique de la résistance belge, et même de celle européenne ! Il s’agit de la publication d’un Faux numéro du journal en novembre 1943. En pleine occupation allemande, le journal avait été réquisitionné par les nazis, devenant ainsi Le Soir « volé » ou « emboché ». L’histoire de la genèse de cet acte de résistance, sous la forme d’une grande blague, est en elle-même passionnante, et a pu être brillamment reconstituée grâce à des archives retrouvées au journal. Et c’est l’occasion de découvrir un événement marquant du paysage médiatique et culturel de notre cher plat pays. Alors foncez chers amis ! »

« Pour celles et ceux qui s’intéressent à l’investigation, au long cours, et au journalisme de consommation, le nom d’un journaliste français indépendant : Jean-Baptiste Malet. Ce n’est pas vraiment une actualité mais je vous conseille ses travaux. Ses enquêtes sont très rigoureuses et abouties. Particulièrement son livre « l’empire de l’or rouge », qui remonte toute la chaîne de production des produits à base de tomates d’industrie (ketchup, concentré de tomates…). Ça peut être une aide et une inspiration lorsque l’on veut se lancer dans une enquête. En plus, son style ressemble assez aux productions de la revue Médor. »

Laurence Dierickx vous recommande :
On y retrouve deux des grandes plumes du Monde, Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, qui nous racontent les disputes, déchirements, réconciliations, batailles et coups bas des héritiers de grands groupes industriels français. Vous pourrez par exemple en apprendre plus sur la famille Mulliez, qui possède Decathlon et Auchan, mais aussi sur les manigances des frères Bouygues pour mettre la main sur le domaine du Clos Rougeard… la série en 6 épisodes se lit comme un roman, les portraits sont fouillés, étayés, une bonne manière de se remettre en douceur à lire l’actu pour la rentrée.

Se questionner

  • « Est-ce que tu peux m’aider à trouver ma mère ? »

Au comptoir de l’info, par François Beaudonnet, avec Stéphanie Perez, grand reporter en Syrie (2019).

Comment faire lorsqu’en tant que journaliste, on est directement interpellé·e par la détresse de celles et ceux que l’on interroge ? Peut-on en faire un reportage ? Comment s’impliquer ? Y a-t-il une frontière déontologique à ne pas franchir ? Stéphanie Perez tente de donner quelques réponses d’après son expérience en Syrie. 

https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/france-televisions/podcast-au-comptoir-de-linfo-stephanie-perez-grand-reporter-de-retour-de-syrie_3699757.html 

  • Journaliste, que puis-je faire face à une personne en situation de trauma sur un terrain de crise ?

Un fil Twitter de Nicolas Delesalle, grand reporter pour Paris Match

Ressources évoquées :

– le protocole 6C pour les premiers secours psychologiques d’urgence, applicable en reportage,

– un résumé du protocole accessible ici,

– “Journalists are under stress. What’s the solution ?”The Journalist’s Resource, 28 mai 2021.

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