Bees Coop, premier supermarché coopératif de Bruxelles, promeut une consommation responsable et voudrait recréer du lien social.
Créée il y a un an grâce au financement participatif, La Coopérative bruxelloise, écologique, économique et sociale (Bees Coop) a depuis quelques mois ouvert un supermarché expérimental ou « labo-market » au 21 rue van Hove à Schaarbeek. Un véritable supermarché sera fonctionnel d’ici le début 2017.
Bees Coop est un supermarché coopératif à but non lucratif né d’un désir particulier : échapper aux réseaux de la grande distribution. L’idée est dans l’air du temps. Face aux scandales liés aux pratiques des grands acteurs de la distribution se multiplient, la défiance envers le consumérisme organisé va crescendo.
Telles des abeilles dans une ruche, les membres mettent la main à la pâte afin de rendre ce rêve possible au quotidien. En effet, ils travaillent bénévolement trois heures par mois dans le supermarché. Ce qui réduit substantiellement le coût des produits qui sont exclusivement vendus auxdits membres.
A notre arrivée à la coopérative, nous découvrons deux grandes rangées disposées telles des étagères et faisant office de rayons. Un homme d’assez grande taille s’y active. Il range divers articles dans les espaces qui leur sont dédiés. Il vient à notre rencontre et nous salue chaleureusement. Le grand homme dont on découvre les yeux bruns et la chevelure châtain clair, c’est Valentin. Agé de 28 printemps, Valentin est l’un des huit-cents coopérateurs actifs chez Bees Coop. Son physique svelte trahit un certain engouement pour l’activité physique. En effet, Valentin, originaire de Tournai, est un ex-officier de l’Armée belge. Depuis quelques mois, il est en pleine reconversion et chérit l’idée de devenir pompier.
Pour intégrer la coopérative, Valentin a dû comme tous les autres coopérateurs participer à une séance d’information sur le concept de Bees Coop. Ensuite, il a acheté des parts de la coopérative. Le principe est que quatre parts s’échangent contre 100 € et l’investissement ne peut excéder 5 000 €. Ceci confère le droit d’assister aux Assemblées générales dont le principe est simple : une personne égale une voix. Quel que soit le montant investi. Tous les bénéfices sont réinvestis dans la coopérative.
Interrogé sur les motifs de son investissement dans la coopérative, Valentin évoque le visionnage d’un documentaire ou la lecture d’un article sur la grande distribution qui a généré chez lui une certaine réflexion. Ensuite, la décision d’adopter un mode alimentaire exclusivement végétarien a poussé cet amateur de VTT à repenser son rapport à la consommation. Sans vraiment assumer l’étiquette d’altermondialiste, Valentin s’affirme volontiers en faveur des circuits courts et de la consommation responsable.
«On est des consommateurs. J’essaie d’être un « consom’acteur. » J’essaie vraiment d’être un moteur du changement en me disant que si je participe à l’aventure Bees Coop, je mets ma petite brique pour un supermarché qui, franchement, ravira énormément de gens. »
-Valentin.
Une phrase qui fait écho aux valeurs qu’espère incarner la coopérative et aux objectifs qui sont les siens. Ainsi, la durabilité, la solidarité, la coopération, la transparence et la participation des membres sont des points focaux. Pour ce faire, priorité est donnée aux producteurs locaux et aux produits de saison conçus dans le respect pour la nature et l’humain. Bees Coop voudrait ainsi atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée. A savoir, permettre l’accès à l’alimentation durable au plus grand nombre, encourager l’économie locale et renforcer la cohésion sociale. En effet, les magasins spécialisés n’attirent qu’une certaine population aisée et/ou aguerrie. Il s’agit aussi de changer les comportements et de lutter contre le gaspillage alimentaire parallèle au suremballage.
Bref, une petite révolution à laquelle tout le monde est invité à participer.