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Olivier Maingain : L’Europe doit accueillir les migrants et se renforcer militairement face à la Russie.

Publié le 22-12-2016 par

Olivier Maingain fut l’invité de Jeudi en Prime sur La Une, le jeudi 15 décembre 2016. Le président du parti DéFi revient sur la polémique autour la famille syrienne et Théo Francken, et le peu de volonté de l’Europe d’utiliser ses armes.

1) « La Belgique a délivré un peu plus de 840 visas humanitaires l’année dernière »

C’est vrai.
En effet, 849 visas humanitaires ont été délivrés en Belgique. Néanmoins, il faut préciser que ces 849 visas n’ont pas été délivrés qu’à des demandeurs syriens. Bien qu’ils soient en majorité délivré aux populations syriennes (64% pour les visas court séjour, et 22% pour les visas long séjour), les visas humanitaires sont aussi accordés à des demandeurs d’asile venant d’autres pays, comme le Congo, le Burundi, et la Russie. Un visa humanitaire est un visa qui est délivré pour des raisons humanitaires et regroupe donc les visas Schengen de court séjour (ou « visas uniformes ») et les visas nationaux de long séjour. Les visas Schengen permettent de circuler dans le territoire pendant une période de maximum trois mois (90 jours), alors que les visas nationaux de longs séjours permettent de rester plus de 90 jours sur le territoire. Il y a donc aussi une différence entre les nombres de visas court séjour et visas long séjour. 725 visas court séjour et 124 visas long séjour ont été délivrés.

Lire aussi: Une famille syrienne contre Théo Francken : l’histoire d’une polémique

2) « Si la Russie est si efficace dans sa diplomatie, c’est qu’elle ose utiliser la menace de ses armes alors que l’Europe n’en a pas la volonté »

 C’est vrai, mais imprécis.

Laurent Vilaine, professeur en géopolitique à l’université catholique de Lyon, explique :

« En raison de la mondialisation et de l’évolution des mentalités, les relations être états se règlent par la diplomatie. La diplomatique est antinomique avec l’utilisation des armes. Vladimir Poutine a remis au goût du jour des comportements qu’on croyait enterrés depuis des années : l’utilisation de la force armée pour atteindre ses objectifs stratégiques »

Le professeur Vilaine utilise la situation en Syrie comme exemple. Il est clair que l’Europe n’est pas intervenue massivement contre Bachar el-Hassad en Syrie. Mais le manque de volonté ne parle pas pour tous les pays qui font partie de l’Union européenne. La France, par exemple, a exprimé la volonté d’intervenir, mais la Grande-Bretagne et les États-Unis sont revenus sur leur décision initiale.  Les États-Unis ont menacé d’intervenir si des armes chimiques étaient utilisées. Pourtant, même après l’apport de preuves, ils n’ont pas agit.

La Russie, au contraire, est officiellement intervenue en septembre 2015, mais des militaires russes étaient déjà sur le terrain en Syrie en août. Vladimir Poutine privilégie une stratégie militaire avant d’en venir à la diplomatie. « [La Russie] se présente depuis trois jours comme initiateur d’une solution diplomatique en proposant, suite à la victoire à Alep, le fait que la Turquie, la Russie et l’Iran s’entendent pour convenir d’un cessez-le-feu général en Syrie », poursuit Laurent Vilaine.

Crédits photo : Capture d’écran d’une vidéo auvio de la RTBF

Clément Tiberghien et Ysabelle Vansassenbrouck

 

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