Le lundi 19 décembre, Rama Yade, candidate à la présidentielle en France, était l’invitée sur le plateau de Télé Matin sur France 2 pour exposer son programme politique. Ayant quitté la scène politique il y a quelques années, la jeune femme revient aujourd’hui à la tête de son parti « La France qui ose » et propose un programme précis qui comporte 250 propositions. Ce programme, Rama Yade l’a bâti sur la volonté de représenter la France des oubliés. Parmi cette France des oubliés, la candidate pense notamment à la jeunesse française et aux territoires malmenés d’outre-mer.
“Je pense à la jeunesse française. Qui défend les jeunes français ? 20% de taux de chômage depuis 20 ans. »
À NUANCER
Depuis ces 20 dernières années, le taux de chômage chez les jeunes en France a évolué entre 15% et 26%. Il faut donc prendre les propos de Rama Yade avec des pincettes, puisqu’elle généralise fortement le pourcentage de jeunes sans emploi. Rappelons qu’un chômeur est une personne qui déclare ne pas occuper d’emploi, être disponible pour travailler et avoir recherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines. Selon Béatrice Van Haeperen, professeur d’économie à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, la France fait partie des mauvais élèves : « La France se situe dans le haut du classement des Etats européens connaissant un taux de chômage élevé chez les jeunes. Plus d’un jeune sur quatre se trouvait sans emploi en cette fin d’année 2016. » D’après Eurostat, le pays a connu trois grands pics de chômage chez les jeunes français ces 20 dernières années: en 1997 avec un taux de 23,2%, en 2012 avec un taux de 26,3% et en 2016 avec un taux de 25,8%. À l’inverse, la France a connu des creux inférieurs à 20%, notamment en 2001 et 2008 avec respectivement 15,7% et 17,5%.
« Les outre-mer nous permettent d’être la deuxième puissance maritime au monde et sont sous-développés ».
VRAI
La France incarne la deuxième puissance maritime au monde, après les Etats-Unis. Grâce à ses territoires d’outre-mer, l’Hexagone possède une surface maritime qui s’élève à 11 035 000 kilomètres carrés, soit quelques 300 000 kilomètres en moins que les Etats-Unis. Mis à part la différence de kilomètres, sa deuxième place au classement se justifie également par un sous-développement d’exploitation des ressources potentielles situées dans ses territoires ultra-marins. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le pays bénéficierait en effet d’un grand nombre de ressources dans ses mers, telles que des hydrocarbures indispensables à la production d’appareils électroniques courants, des ressources biologiques ou encore des organismes vivants. Reste donc à la France de s’affranchir des difficultés techniques que pose l’exploitation de cette richesse sous-marine, si elle souhaite un jour avoir une chance de se hisser à la première place du classement.