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Schaerbeek : village d’irréductibles DéFI

Publié le 02-03-2017 par

Entourée de communes à majorité PS ou MR, Schaerbeek, aux mains de DéFI, fait figure d’exception.

11 membres du conseil communal sont membres de DéFI, dont 4 échevins et le bourgmestre, Bernard Clerfayt. DéFI représente donc 26% du conseil communal. Le deuxième parti le plus présent est le PS avec 20% des sièges communaux.

Composition politique du conseil communal de Schaerbeek

Source: commune de Schaerbeek Create line charts

  Cette situation est assez exceptionnelle pour le parti amarante qui occupe 13,5% des sièges du Parlement bruxellois et peine à s’implanter en Wallonie : DéFi est crédité de seulement 2,2% des intentions de vote dans le sud du pays. Comment expliquer alors la puissance de DéFI à Schaerbeek ? 

Une tradition libérale

Pour Sarah, 42 ans, schaerbeekoise depuis toujours, la réponse tient peut-être dans les « habitudes politiques » des habitants de la commune. Pour la troisième fois d’affilée, elle a voté pour la liste (DéFI) de Bernard Clerfayt aux dernières élections communales : « J’ai voté pour Mr Clerfayt par habitude. Comme il est bourgmestre depuis longtemps et que jusque là je suis assez contente de son travail, je continue de voter pour lui ». « C’est plus pour les personnes que l’on vote plutôt que pour le parti auquel elles appartiennent ». Un vote « traditionnel » donc, plus motivé par le confort que par l’idéologie amarante. Habitude politique qui trouve ses racines dans la longue histoire libérale du conseil communal de Schaerbeek. De 1970 à aujourd’hui, le Front démocratique des francophones (FDF, ancien nom de DéFI) a toujours fait partie de la majorité au pouvoir. Et l’actuel bourgmestre, Bernard Clerfayt, est en poste depuis 2008.

Un programme qui rencontre les intérêts de la population ?

Le fer de lance de DéFI étant les intérêts de la région Bruxelloise et des francophones, cette idéologie trouve forcément un certain écho auprès des Bruxellois en général. Mais cela n’explique pas l’engouement particulier de Schaerbeek pour ce jeune parti. La jeunesse du parti…ou plutôt son intérêt pour la jeunesse : c’est peut-être là que réside la réponse. La population schaerbeekoise est une des plus jeunes de la région bruxelloise. DéFI Schaerbeek l’a bien compris et a axé une large partie de son programme sur la mise-en-valeur des 15-25 ans. En témoigne le thème de l’année 2017 : « l’emploi et la formation des jeunes ».  

Pour Burim Demiri, conseiller communal, membre de DéFI, ce sont bien les actions concrètes menées par la majorité au pouvoir qui ont séduit les schaerbeekois :

« Je pense que le bilan positif de Mr Clerfayt chaque année nous est favorable. Les schaerbeekois connaissent notre manière de gérer la commune et nous font confiance. Nous avons axé notre action principalement sur l’embellissement de la commune et la sécurité en augmentant le nombre d’agents communaux et en déployant le programme des éducateurs de rue. Ce qui nous permet aussi de mettre l’accent sur la jeunesse en leur proposant de nouvelles possibilités d’emploi ».

 

Si l’hégémonie DéFI semble donc bien assurée sur la maison communale de Schaerbeek, les prochaines élections (prévues dans un peu plus de deux ans) restent un challenge de taille. Les premières manoeuvres politiques ont d’ailleurs déjà commencé, en témoigne les rumeurs de rapprochement entre la majorité et certains membres du MR local.

 

Halima Moane, Milan Berckmans, Claire Carosone

Photo à la une : Halima Moane

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