Portrait : Bea Diallo, champion de boxe reconverti en premier échevin d’Ixelles

Ce grand bonhomme qu’est le 1er échevin d’Ixelles nous a reçu ce jeudi matin. Il incarne parfaitement l’homme politique abordable et contemporain.

Célèbre boxeur belge,  Bea Diallo était un véritable champion. Le premier échevin de la commune d’Ixelles ne connait pas la défaite. Ce crack du ring aime aborder ses négociations politiques comme un match de boxe, entre coup bien placé et mouvements rapide pour fatiguer l’adversaire. D’ailleurs, l’ex-champion aime comparer ces deux mondes dans lequel il évolue, et s’amuse à dire :

« La différence entre les deux, c’est qu’en boxe il y a des règles, pas de coup bas. En politique les coups viennent par derrière, il faut être vigilant. »

Entre l’emploi, la jeunesse, la coopération internationale ou les sports, le premier échevin de la ville possède un panel de compétences impressionnant. Approcher la politique a tout d’abord été le fruit du hasard. Puis de fil en aiguille, avec l’idée qu’il vaut mieux être dedans que dehors, s’engager réellement fut une évidence pour ce dernier. Comme pour dire « on est jamais mieux servi que par soi-même », le champion de boxe avait à coeur de mener à bien ses propres projets par le biais de la politique.

Autant d’attributions, ce n’est pas un hasard. Béa Diallo est le seul Echevin sortant de la législature précédente n’ayant pas perdu de voix.  Quand tous les autres membres du Collège ont dû composer avec une perte de 25 à 50 % de voix.

Le boxeur, lui, a décoché un crochet fulgurant et a gagné la confiance de 45 % de nouveaux électeurs. Ce véritable homme de terrain s’est rendu dans les zones « occupées » par les autres partis politique, il n’a pas eu froid aux yeux et le challenge restera sa raison de vivre. Dans l’idée que pour être élu, il faut viser plusieurs public, ne pas déconsidérer un électorat potentiel.

Gérer un portefeuille de compétence aussi conséquent lui permet d’avoir : « un lien réel entre toutes les compétences qui peuvent se compléter entre elles. Avant il y avait certaines compétences que j’avais et d’autres que je n’avais pas.  La complémentarité ne se faisait pas. Je me suis dit qu’il fallait que je puisse prendre tout ça ».

Un discours qui en dit long sur les motivations de l’ex-champion, déterminé à remplir ses objectifs pendant ses six ans de mandat.

Lutte pour la jeunesse 

Indépendamment,  ce qui lui tient particulièrement à coeur, c’est la jeunesse : « La jeunesse était vraiment un outil que je voulais absolument avoir parce qu’à Bruxelles, on se rend compte que la problématique chez les jeunes en terme de chômage et de décrochage scolaire est assez gigantesque.  Souvent, les jeunes d’origines immigrées n’ont pas nécessairement l’opportunité de se dire qu’ils peuvent aussi faire l’université ».

En effet l’encadrement de la jeunesse est primordial pour le champion poids moyen originaire du Libéria. Il en a fait la priorité dès le début de son mandat. Son objectif est d’éviter le décrochage scolaire beaucoup trop récurrent à Bruxelles et plus particulièrement à Ixelles. La solution selon lui, serait d’assurer une dynamique autour de ces jeunes en manque d’accompagnement en proposant un suivi et un soutien scolaire.

Apporter une réelle assistance pour une égalité des chances face aux études est un des défis principaux qu’il s’est fixé. Quant à sa reconversion de sportif de haut niveau à élu politique, il reconnait que c’est un peu un hasard :  « J’aime bien le challenge, c’est un héritage du sport ! La politique m’est apparu évidente ».

Mener ses affaires politiques comme sur un ring laisse entrevoir une hargne et une motivation sans faille du boxeur. En sport comme en politique, le champion belge combat pour arriver à ses fins et faire entendre ses propres convictions.

Texte : Pierre Chabert, Jalil Chaouite, Benjamin Cohen, Thibaut Di Zinno. Photo : Jalil Chaouite