Margaux Mira-Delefortrie, une jeune franco-belge de 25 ans, a eu un cursus académique très polyvalent. Elle a touché à un peu de tout : la Littérature française, la Philosophie, le Droit et enfin le Management. Dans cet ordre, et avec un peu plus d’idées à chaque fois… Il y a deux ans, elle décide de tout plaquer et de se plonger dans plusieurs projets, tout en travaillant. Elle s’installe alors à La Haye, aux Pays-Bas, et enchaîne les petits jobs dans le secteur de l’Horeca.
Elle se définit comme une « partisane du changement avec le libre-arbitre et l’esprit critique ». Donc, un changement oui, mais en douceur… Parce que pour Margaux, il est clair que le monde d’aujourd’hui va mal. Le monde d’hier était donc meilleur ? « Oh que non, rétorque Margaux, mais celui de demain, je l’espère oui ! ».
Coup de foudre à La Haye
C’est donc dotée de cet esprit positif que Margaux a eu vent du concept TimeBank, et décide de l’importer en Belgique. Littéralement, TimeBank signifie en anglais, Banque de Temps. En quoi cela consiste exactement ? C’est très simple : Il s’agit d’une plateforme en ligne qui propose aux internautes de vendre et d’acheter des services. Jusque-là, rien de renversant… Ce qui l’est plus, en revanche, est que ces services ne s’achètent pas en euros mais en…heures.
Oui, vous avez bien lu : TimeBank propose de remplacer la monnaie traditionnelle par l’unité de temps. Autrement dit, la pauvreté ou la richesse telle que nous la connaissons, n’existerait plus chez TimeBank. Tant que vous avez du temps, vous avez les moyens de vous offrir des services.
Le temps, une ressource accessible à tous
Pourquoi le temps ? «Parce qu’il s’agit d’une ressource qui a la particularité d’être distribuée à chacun de manière égalitaire, équitable et constante ». « C’est une manière, ajoute Margaux, de se désolidariser du système libéral et agressif dans lequel nous vivons ».
Concrètement, si vous prenez deux heures de votre temps pour réparer l’ordinateur de quelqu’un, vous générez alors deux heures de capital. Ce qui vous donne donc droit à l’achat d’un service qui « coûte » deux heures (parce qu’il dure deux heures). Vous suivez toujours ?
Une visée égalitaire…
Graphistes, boulangers, avocats, menuisiers, couturier, peintres, consultants,… Tous les métiers sont les bienvenus. Et dans le cas où les utilisateurs de la plateforme ne se sentent pas particulièrement doués dans un domaine spécifique, un « questionnaire permet de faire (re)surgir des aptitudes que la personne elle-même ne soupçonnait pas ! »
L’intérêt d’une telle initiative est que tout le monde puisse être au même pied d’égalité, « que tout le monde se sente utile et sorte ainsi de l’isolement». Parce que selon Margaux, c’est ainsi que l’homme donne sens à sa vie.
Parce que des difficultés, il y en a toujours…
La jeune femme affirme toutefois que ce qui fait défaut à TimeBank Belgique, c’est un local. « C’est pourtant crucial pour les réunions d’informations ou pour nos réunions en interne. Mais nous n’en avons pas, faute de moyens. »
En effet, TimeBank fonctionne uniquement sur base de travail volontaire et ne reçoit pas de subsides. Et louer mensuellement un local avec des heures plutôt que des euros, n’est pas encore envisageable…