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Gilles de Decker et Dimitri Verschueren : festivaliers responsables

Publié le 10-12-2015 par
Gilles de Decker et Dimitri Verschueren voulaient créer le festival demain, un festival qui serait à la fois 100% écologique, pointu dans sa sélection d’artistes, le tout dans un cadre naturel et paradisiaque. Ce festival a éclos : il s’appelle Paradise City.

Crédits photo : Galicia

 

Nature du projet

« On ne va pas attendre que les politiciens se retrouvent et décident à notre place. Paradise City c’est l’envie de faire bouger les choses », explique Gilles de Decker, co-fondateur du festival Paradise City. Il y a quatre ans, Gilles de Deckers et Dimitri Verschuren veulent créer un festival de qualité et écologique. En juillet 2015, ils lancent la première édition de Paradise City. Gilles de Decker a travaillé huit dans le label de musique Sony. Dimitri Verschueren a été diamantaire à Anvers avant de se tourner définitivement vers sa première passion, l’évènementiel. Ils réalisent qu’ils font partie d’une génération qui doit faire bouger les lignes en matière d’écologie et responsabiliser sa consommation. Tous deux trentenaires, ils observent que les jeunes ont déjà entamé un changement de mentalité à ce niveau. Ils veulent accompagner ce changement. Avant tout, les deux amis souhaitent proposer une vue positive du futur. Un futur qui intègre l’écologie et une consommation responsable, sans prise de tête. Le festival est pour eux un moyen d’inviter les gens à changer leur comportement et de les sensibiliser de manière douce et musicale à l’écologie. Leur public cible, ils le savent, ce ne sont pas des « gens typiquement écolo », explique Dimitri Verschueren. Le festival est pédagogique « mais sexy », souligne-t-il. Pour les co-fondateurs, Paradise City invite les festivaliers à se défouler devant une scène tout en ayant de saines réflexions en matière d’écologie.

Le festival est le fruit de partenariats

Pour les accompagner, Gilles et Dimitri se sont entourés d’entreprises qui ont à cœur de faire de Paradise City un festival propre, responsable et où l’on mange de bons produits issus de l’agriculture biologique. Eric Dierckx est un ami de longue date des fondateurs. Il a fait partie du projet Paradise City quand celui n’était encore qu’une graine sans terre. Il a finalement décidé de s’investir autrement, à travers l’entreprise CO2logic où il travaille. Cette entreprise de consulting calcule et analyse l’émission de CO2 du festival. Eric assure à Gilles et à Dimitri que leur festival est quasi neutre dans son émission de dioxyde de carbone. Ce qui reste en CO2 est réinvesti dans des projets écologiques et humanitaires. « En Uganda, 144 familles ont reçu des fours à faible consommation de CO2 grâce à Paradise City », explique Gilles de Decker. Pour la nourriture du festival, Gilles et Dimitri se sont associés à Food Line-up. Cette société met à disposition des food trucks. Food Line-up s’est chargé de fournir, avec leurs camions, un maximum de produits bio et locaux entre les Pays-Bas et la Belgique. Le fast-food est proscrit au profit de plats végétariens et gastronomiques qui ne disent pas ouvertement leur nom. « Le but est de surprendre les festivaliers et de leur montrer qu’on peut bien manger autrement« , explique Gilles.

Ecologique rime bien avec économique

« Paradise City est une entreprise, pas une asbl », souligne Gilles. Si Paradise City est écologiquement responsable, il se veut aussi économiquement responsable. Dimitri explique que c’est là « le grand stress, le grand challenge ». Ils pensent malgré tout que le fait d’intégrer l’écologie peut devenir un modèle économique viable et… rentable. Mais pour l’instant, les infrastructures écologiques sont chères : « Un générateur à énergie solaire coûte 10 000 à 12 000 euros pièce. Si on laissait tomber la dimension écologique, on serait à moitié prix », déplore Dimitri Verschueren. Paradoxalement, les solutions qui peuvent paraître les plus écologiques et ne sont pas forcément les plus fiables à moyen terme. C’est le cas des toilettes sèches. « Il s’avère qu’on ne peut pas réutiliser le « reste » des toilettes sèches à la fin d’un festival. Avec des toilettes à basse consommation, par contre, on peut. Avec un débit de 1 litre pour 3 passages et l’utilisation d’une tablette biodégradable, on peut envoyer le « reste » à Aquafin qui peut le purifier ». Forts de ses 5500 visiteurs lors de la première édition du festival, Gilles et Dimitri sont encore plus motivés pour la suite. Ils espèrent pouvoir faire de Paradise City, un concept qui peut s’exporter partout à l’international.

 

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