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Les sites de streaming légaux, nouveaux rois de l’industrie musicale

Publié le 13-12-2018 par Marie-Gabrielle Della-Mora, Léopoldine Deriot, Edric Schelstraete

L’IFPI* a enquêté dans 13 pays pour relever les habitudes de consommation de musique dans le monde. Au total, l’utilisation des différentes plateformes digitales détrône la radio.

Tous les ans, l’IFPI dresse un état des lieux de l’industrie de la musique à l’international. Cette étude révèle qu’en 2017, 46 % de la population étudiée écoute de la musique via des plateformes en ligne.

En 1999, un jeune américain concevait le premier logiciel de téléchargement illégal de musique, Napster, pour écouter du rap gratuitement sur internet. Qui aurait cru qu’une telle création bousculerait toute l’industrie de la musique? En 2002, le secteur du disque est en crise et le piratage est considéré comme la source de ce phénomène.

Aujourd’hui, le monde de la musique est confronté à de nombreux défis, comme la « Value Gap » : un mécanisme où les plateformes en ligne obtiennent plus de rémunération que les créateurs de contenus. Le téléchargement de musique illicite perdure. Ces deux phénomènes sont néfastes pour l’industrie de la musique.

Les différents modes de consommation de la musique et leur succès respectif
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La musique, deuxième contenu le plus piraté au monde

Avec la capacité de partage quasi instantanée de données sur Internet, le piratage de musique n’a jamais été aussi important. En 2017, les sites de téléchargement illégaux de musique ont enregistré 74 milliards de visites.

Selon l’étude sur l’IFPI, la tranche d’âge 16 – 25 ans (53%) pirate le plus de musique. Franck, Bruxellois de 25 ans, télécharge de la musique depuis plus de 10 ans. Il justifie : « Avec le piratage, je peux modifier chaque fichier à ma guise contrairement au streaming. Je peux modifier les cover et les tags. » La législation Belge est plus clémente que celle de ses voisins européens : la justice condamne ceux qui partagent les fichiers mais pas ceux qui les téléchargent.

Taux de piratage par âge dans 13 pays du monde
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Le CD, martyr des nouvelles technologies

Entre Spotify, YouTube et Deezer, quelle place reste-t-il pour le « Compact Disc » ? Ce support, longtemps monopole de l’industrie du disque, est en chute libre.

A Bruxelles, le gérant du disquaire Caroline Music, Yves Deblandere, dresse un constat sévère  : « Même si une certaine clientèle vient encore dans nos rayons parce qu’elle est attachée au support physique, il est possible qu’à terme, le CD disparaisse ».

Pourtant, acheter son CD chez le disquaire recèle de nombreux avantages. Yves Deblandere explique que rien ne remplace « les conseils professionnels face à une surabondance de l’offre musicale. » Il ajoute : « cela améliore la visibilité des groupes indépendants dans une industrie au marketing fortement orienté. » Les mélomanes apprécient ce rapport « physique » à la musique, comme le prouve le regain d’intérêt pour le vinyle.

chiffres du marché de la musique en Belgique – BEA
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*Fédération internationale de l’industrie phonographique

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