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Evan McMullin, une alternative au bipartisme américaine

Publié le 10-11-2016 par
Le candidat indépendant et mormon américain Evan McMullin  se considérait comme une alternative conservatrice à la démocrate Hillary Clinton et au nouveau président républicain Donald Trump.

Le postulant tierce à la présidence est un ancien agent de la CIA, il a travaillé chez Goldman Sachs, et est ex-directeur politique au groupe Républicain de la Chambre des représentants. McMullin s’est porté candidat en tant qu’indépendant à l’élection américaine le 8 août 2016, et ce postulant mormon a réussi à se mettre presque à égalité de voix avec Hillary Clinton et Donald Trump, dans l’état de l’Utah.

Si une tel personne en 3 mois est parvenu à convaincre des milliers d’électeurs, il est intéressant de savoir quel programme électoral McMullin proposait dans sa courte campagne. Décryptage avec Emilie Van Haute, Professeur de sciences politiques à l’ULB.

Concernant l’immigration

Avant tout, le président doit obéir à la loi. Les amnisties administratives du Président Obama en 2012 et 2014 visait à placer plus de 5 millions d’immigrants illégaux au-delà de la portée des forces de l’ordre. Cette année, par contre, un juge fédéral a annulé les amnisties et la Cour Suprême a bloqué [les négociations] sur le problème.

VRAI

L’immigration illégale aux États-Unis reste un problème permanent depuis une trentaine année. Selon une analyse du Figaro en 2009, au moins 300.000 Mexicains et Sud-Américains parviennent tous les ans à pénétrer clandestinement au pays. Le contrôle des frontières devient inefficace. De plus, environ 20 millions d’illégaux travaillent aux États-Unis.

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Pour résoudre ce problème, Le Président sortant Barack Obama a présenté durant son second mandat des régularisations temporaires de plusieurs millions d’immigrés clandestins. En 2014, sa dernière régularisation concernait le cas de 11,4 millions de sans-papiers vivant dans le pays. Les immigrés pourront seulement demander un permis de travail de trois ans, s’ils sont conformes aux profils suivants:

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Cependant, le 23 juin 2016, la Cour Suprême a décidé de bloquer le plan d’Obama sur la réforme de l’immigration, puisque les huit juges se sont divisés moitié-moitié sur la question; surtout depuis que le neuvième membre est décédé. Le Professeur Emilie Van Haute nous explique l’ampleur de ce blocage.

« La Cour Suprême pour le moment est elle-même insistante. » débute-elle.  » Il y a un juge dont la nomination doit être réalisée mais elle a été bloquée par le Congrès à majorité républicaine qui espérait que la présidence revienne aux républicains maintenant en novembre. Il faut que les membres de la Cour puissent choisir ensemble avec une majorité républicaine au Congrès et un président républicain un nouveau juge qui leur sera le plus favorable – . Ce qui va sans doute arriver et [La régularisation de l’immigration] va sans doute se débloquer. Ce nouveau juge au profil plus conservateur va s’exprimer sur le dossier d’une manière qui mettra en cause les décisions antérieures de Barack Obama. »

Concernant les soins de santé

[Le Obamacare] imposera une pénalité de 200 milliards de dollars aux ouvriers et aux employés – et 33 millions d’américains n’auront toujours pas l’assurance santé.

PAS CORRECT

La réforme de la loi américaine sur les soins de santé, le Obamacare, tend à étendre et améliorer un accès universel aux assurances sanitaires. Le but du président sortant était de réduire les inégalités et contrôler les dépenses de l’industrie médicale à travers des régulations et des impôts.

Depuis le 1er janvier 2014, tous les Américains doivent détenir une assurance maladie, de peur d’être financièrement pénalisés. Grâce à cette loi sur la protection des patients et des soins abordables, 42 millions de citoyens ou résidents sans couverture sociale bénéficieront d’une assurance santé.

Mais Evan McMullin a avancé deux points intéressants sur la question:

1. Le Obamacare ne bénéfice pas à tous les citoyens non-assurés.

Le candidat indépendant a partagé un article expliquant qu’en 2014, 33 millions d’habitants, 10,4% de la population entière, attendent de recevoir une assurance santé. L’Obamacare a seulement aidé 9 des 42 millions d’Américains en 2015. Mais en ayant présenté sa campagne en août 2016, McMullin aurait dû mettre à jour ses chiffres. En effet, la CNBC a confirmé que 29 millions d’habitants ne sont pas encore assurés en 2015.

« Le Obamacare ne couvre pas l’éntièreté des américains, dans la manière dont il a été conçu. » précise Pr. Van Haute. « Il a été aussi critiqué parce que ça reste un système privé de soin de santé. Ce qui entraîne un coup qui a un petit peu remué le marché des assureurs de soin de santé. Les acteurs avant l’Obamacare n’ont pas vu d’un bon oeil l’arrivée de nouveaux acteurs qui sont rentrés via [la réforme d’Obama]. Il y a toute une série de compétition sur les coûts qui font que tout le monde n’en ressort pas gagnant. »

2. Les primes du Obamacare sont tellement élevées que non seulement les bénéficiaires ne peuvent pas utiliser l’assurance santé, mais des pénalités financières augmentent.

A ce stade, difficile de confirmer, même par notre expert, les chiffres de McMullin sur les 200 milliards de dollars de pénalités aux travailleurs.

« Tous les bénéficiaires de l’assurance santé n’en ressortent pas nécessairement gagnant », répond Emilie Van Haute. « Même les candidats démocrates étaient conscients de certains défauts de l’Obamacare. Tant Hillary Clinton que Bernie Sanders avaient dans leur programme des éléments pour pouvoir rectifier les erreurs du système actuel. »

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