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Les stéréotypes politiques ont la vie dure

Publié le 23-02-2017 par

 

Les responsables politiques sont régulièrement exposés dans les médias. Cette médiatisation influence inconsciemment l’image que la population se construit des politiciens. Et le stéréotype de l’homme politique belge est lourd de sens.

Rajeunissement de la profession

Tout dépend d’abord du type de responsable politique auquel on se réfère. Le regard que la population porte vis-à-vis des ministres fédéraux est bien différent de celui sur les politiciens à l’échelle locale. Les bourgmestres et échevins communaux jouissent en général d’une plus grande sympathie à l’égard de leur électorat que les ministres, selon Pascal Delwit, professeur de science politique à l’Université Libre de Bruxelles.

Quant à l’âge des politiciens, il reste relativement élevé, bien que Pascal Delwit note un rajeunissement des responsables politiques, ainsi qu’une hausse du niveau d’études. Le nombre de personnes plus jeunes s’est considérablement accru en politique ces vingt dernières années. Ils ont également accès à des postes à haute responsabilité plus tôt que par le passé. Il n’est désormais pas rare de rencontrer des ministres ayant la quarantaine.

Pénible révolution féminine

Une autre évolution s’est lentement entamée ces dernières décennies : la féminisation de la politique. On retrouve en effet aujourd’hui plus de femmes dans le domaine. Mais le monde politique reste bien l’apanage et le terrain de jeu des hommes. Il reste très compliqué pour le sexe féminin de percer dans ce milieu masculin et d’acquérir d’importantes responsabilités ministérielles. La Belgique n’a encore connu aucune femme Première Ministre. Et selon Pascal Delwit, il faudra encore patienter. La vie politique ne bouge en effet pas assez rapidement ; aucun renouvellement spectaculaire dans les différentes professions n’est visible. Les femmes doivent de plus faire face à davantage de difficultés que leurs homologues masculins pour se faire un nom dans le milieu. Un de ces obstacles serait notamment un certain manque de confiance des femmes dans leurs compétences et à l’égard de leur propre autorité.

Quant à la diversité ethnique, elle reste encore à être démontrée dans les postes à haute responsabilité et à l’échelle nationale. Si certaines évolutions peuvent donc être observées, il faudra encore s’armer de patience pour être témoin de réels changements dans le domaine politique où les stéréotypes sont cadenassés.

Temese Nottet, Chadaporn Phayakhuan et Sonia Romero Ruiz. Crédit photo : Wikimedia Commons

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