Mange-tout, le super-GASAP gourmand de solidarité

La philosophie de Mange-tout ? Permettre une consommation alternative sans contrainte pour le consommateur. Pour Nicolas Cressot, l’un des fondateurs, c’est une formule intéressante et novatrice qui conserve la valeur commune à ces groupes : la solidarité.

Les GASAP, groupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne, on commence à connaitre. C’est ce réseau qui met en lien direct le producteur avec le consommateur. Mais maintenant, place au super-GASAP.
« Salut, moi c’est numéro 52 ! » C’est comme ça que ça marche avec Mange-tout, « on s’appelle même par nos petits noms », plaisante un des membres de l’association. Ces numéros, ce sont ceux des paniers de produits. Des paniers individualisés selon les commandes. Vous donnez votre numéro et vous repartez avec des produits frais, livrés il y a quelques minutes.

La souplesse comme valeur ajoutée

A l’origine de cette initiative, on retrouve quatre personnes. Mais attention, pas question d’évoquer une quelconque hiérarchie. « Ici, c’est une démocratie horizontale. Il y a tout de même un groupe moteur de quatre personnes. Nous sommes les référents et nous nous chargeons de faire le lien entre les mangeurs et les producteurs », explique Nicolas Cressot.

Ce qui change d’un GASAP ordinaire, c’est le service offert. Le consommateur paie toujours pour son panier, mais c’est lui qui le compose comme il le souhaite. Fini les mauvaises surprises avec des paniers remplis de fruits et légumes indésirables. Certains diront que c’est le but d’un GASAP. Mais pour Nicolas Cressot, ici est toute l’innovation. « Au lieu d’avoir un seul est même panier pour tout le monde, les mangeurs peuvent choisir ce qu’ils souhaitent réellement. Ils décident de la quantité de produits et de la variété. »

Un engagement avant tout

Nicolas Cressot est un connaisseur des GASAP. On pourrait dire que cette initiative n’est que la continuité logique de son parcours. Avant de se lancer dans ce projet, il faisait déjà partie du réseau des GASAP.

« La consommation alternative, c’est un mouvement. Il faut être engagé. On a alors décidé de créer Mange-tout pour les personnes moins politisées. C’est beaucoup moins lourd et les membres sont libres de payer pour ce qu’ils veulent. C’est beaucoup plus varié. »

Le mot d’ordre reste la solidarité. « Même si le système est plus souple pour les consommateurs, on continue de soutenir les producteurs. On est livré selon les disponibilités des fournisseurs. Par exemple, il se peut qu’on n’ait des problèmes de ravitaillement en cas d’intempéries. Ici, on partage les risques. » En tout cas, la formule a séduit les amoureux du bio et du manger-local. Alors qu’un GASAP ordinaire réunit environ 12 paniers, « Mange-tout » en comptabilise une cinquantaine…